Premières observationsAvarie du Boeing 777: le métal était sûrement «fatigué»
ATS
24.2.2021 - 05:05
Le gendarme américain de l'aviation (FAA) a ordonné mardi un examen approfondi des pales des moteurs de Boeing 777 similaires à celui impliqué dans un spectaculaire incident samedi. La panne a conduit à l'immobilisation de tous les 777 motorisés par Pratt & Whitney.
L'inspection par imagerie thermo-acoustique des pales en titane requise par l'organisation doit permettre de détecter d'éventuelles fissures invisibles à l'oeil nu. En fonction des résultats et d'autres éléments de l'enquête en cours, la FAA pourra décider d'imposer aux Boeing 777 équipés de certains moteurs PW4000 fabriqués par Pratt & Whitney et volant aux Etats-Unis des inspections plus fréquentes.
Le réacteur droit d'un appareil de ce type exploité par la compagnie United Airlines avait pris feu samedi peu après son décollage de Denver, dans l'ouest des Etats-Unis, et perdu son carénage. Pendant que l'avion regagnait en urgence l'aéroport, une pluie de débris étaient tombés sur une zone résidentielle de la banlieue de Denver. Personne n'a été blessé et l'appareil a pu se poser sans encombre.
«Fatigue du métal»
Selon les premières conclusions de l'enquête menée indépendamment par le bureau américain en charge de la sécurité des transports, le NTSB, les dommages constatés sur place sont compatibles avec une «fatigue du métal» des pales de la soufflante du moteur fabriqué par Pratt & Whitney. Ce phénomène physique est lié à l'utilisation d'un matériau sur le long terme, qui peut entraîner des fissures et éventuellement une rupture de la structure.
L'incident de samedi a conduit à l'immobilisation de tous les Boeing 777 motorisés par Pratt & Whitney dans le monde, les 69 actuellement en service chez United Airlines, Japan Airlines (JAL), All Nippon Airways (ANA), Asiana et Korean Air, et les 59 en réserve. Pratt & Whitney a déclaré qu'il coopérait avec le NTSB et «continuera[it] à travailler pour assurer l'exploitation sûre de la flotte».
Les avaries se multiplient
L'incident représente aussi un coup dur pour Boeing qui se remet à peine des déboires du 737 MAX, son avion-vedette cloué au sol pendant près de deux ans après deux accidents mortels.
Or, les avaries semblent se multiplier. Les autorités néerlandaises ont en effet ouvert des enquêtes après la chute samedi de débris d'un avion-cargo Boeing 747-400, qui ont blessé deux personnes dans le sud des Pays-Bas.
Un Boeing 757 de Delta a aussi dû atterrir en urgence à Salt Lake City lundi, «par précaution à la suite d'un indicateur avertissant d'un éventuel problème avec l'un de ses moteurs», selon la compagnie.