Machine outil Berlin au chevet de son industrie automobile en crise

afp

23.9.2024 - 13:58

Le ministre allemand de l'économie Robert Habeck se penche en compagnie des principaux acteurs du secteur sur les tracas rencontrés par l'industrie automobile. (archive)
Le ministre allemand de l'économie Robert Habeck se penche en compagnie des principaux acteurs du secteur sur les tracas rencontrés par l'industrie automobile. (archive)
ATS

Le ministre allemand de l'Economie réunit lundi les principaux acteurs du secteur automobile national en crise, à l'image de Volkswagen, et qui réclament des aides rapides pour soutenir cette industrie emblématique dans le pays.

Le secteur automobile allemand est sous pression en raison de l'effondrement de la demande pour les véhicules électriques.

Symbole de cette crise, la marque VW, avec la mythique Golf, a annoncé une cure d'austérité sans précédent qui pourrait conduire à des fermetures d'usines, une première dans l'histoire du constructeur en plus de 80 ans.

C'est «une bonne initiative du gouvernement fédéral de se mettre autour d'une table» pour parler de «grands défis à relever» avant de prendre «des décisions courageuses», a déclaré sur RTL-Allemagne Oliver Blume, patron de Volkswagen, le premier constructeur automobile européen avec dix marques.

L'échange, prévu pour débuter dans l'après-midi, ne devrait pas déboucher sur des annonces concrètes spectaculaires dans l'immédiat.

Le cas échéant, cela relèvera de décisions prises ultérieurement par le gouvernement du chancelier Olaf Scholz, a indiqué lundi un porte-parole du ministère de l'Economie.

Les constructeurs ont néanmoins exprimé un lot de revendications pour obtenir des aides d'urgence.

Des «primes peuvent stimuler à court terme» les ventes de véhicules, «surtout dans les segments d'entrée de gamme», a estimé M. Blume, alors que l'Allemagne a supprimé depuis janvier les bonus à l'achat de véhicules électriques, provoquant un effondrement des ventes de ce type de véhicule.

Il s'agit aussi de réfléchir à des incitations fiscales «pour les véhicules utilisés à des fins professionnelles» et les «immatriculations de véhicules électriques neufs», a ajouté le patron de Volkswagen.

Les coûts élevés devront également être examinés, comme les prix de l'électricité, «qui jouent un rôle considérable lors de la recharge» des véhicules, a souligné M. Blume.

Il faudra aussi «parler de la régulation du CO2 en Europe», a réclamé lundi le patron du groupe de voitures haut de gamme Mercedes-Benz, Ola Källenius, dans le Handelsblatt.

La plupart des constructeurs automobiles européens ont demandé officiellement la semaine dernière à Bruxelles des mesures d'aide urgentes pour affronter le durcissement en 2025 des normes d'émissions de CO2 qu'ils s'estiment incapables de respecter.

Un signal d'alerte dû aux faibles ventes de véhicules électriques de ces constructeurs, qui risquent par conséquent des amendes colossales de plusieurs milliards d'euros.

L'industrie automobile allemande est confrontée à une crise majeure avec une production en baisse de 25% depuis 2018, selon une étude de l'institut IW.

En cause: la concurrence croissante de la Chine, qui produit désormais un tiers des véhicules mondiaux à moindre coût, et le retard technologique des constructeurs allemands dans l'électromobilité.

afp