Entreprises étrangèresBond des projets d'investissements en Suisse
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7.6.2021 - 08:18
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07.06.2021, 08:18
07.06.2021, 08:23
ATS
Les projets d'investissements d'entreprises étrangères en Suisse ont bondi de 25% l'année dernière, alors que la pandémie de coronavirus a fait ralentir la cadence dans une vaste partie de l'Europe, a constaté lundi le cabinet d'audit et de conseil EY dans une étude.
Avec 91 projets recensés en 2020, la Confédération s'établit en 14e position du classement européen en matière d'investissements étrangers, grignotant trois places par rapport à 2019.
La tendance a été inversée en Europe, où les projets d'investissements étrangers ont chuté de 13% à 5578 projets l'année dernière. «Même en 2009, après la crise financière, on n'a pas connu de tel effondrement», a relevé EY. A l'instar de la Suisse, certains pays comme l'Autriche, la Pologne et la Turquie ont néanmoins attiré plus de projets d'investissements qu'en 2019.
«La pandémie (de coronavirus) a provoqué une sorte d'onde de choc à travers l'Europe au début de 2020, accompagnée de mesures d'austérité et d'un arrêt momentané de nombreux projets d'investissement», a souligné Michael Messerli, associé et responsable de la stratégie et des transactions chez EY. «Mais dès le second semestre, l'économie est repartie un peu partout – parfois même étonnamment vite – et le contexte d'investissement s'est rétabli», a-t-il poursuivi.
Ce sont surtout les entreprises allemandes qui sont venues s'installer en terre helvétique, le nombre de projets d'investissements d'outre-Rhin ayant quasiment doublé. Les sociétés américaines arrivent en seconde position, tandis que «l'intérêt des investisseurs britanniques a quant à lui visiblement baissé». Les investissements italiens en Suisse restent pour leur part à un faible niveau.
Rapatriement des chaînes d'approvisionnement
Dans l'autre direction, les projets d'investissements suisses à l'international ont quasiment été aussi nombreux l'année dernière (256) qu'en 2019 (258). Mais l'Allemagne a ravi à la France sa place de destination numéro un pour les sociétés helvétiques. Viennent ensuite l'Espagne et le Royaume-Uni qui enregistrent chacun un tiers des projets d'investissements.
La pandémie de Covid-19 devrait bénéficier au continent européen, de nombreuses entreprises réévaluant leurs chaînes d'approvisionnement. Elles réfléchissent ainsi à rapatrier certains sites pour éviter des goulots d'étranglement. La pénurie de semiconducteurs démontre ainsi «que le renforcement des chaînes d'approvisionnement est désormais une priorité pour de nombreuses entreprises, afin de réduire leur dépendance» de certains pays lointains, a ajouté André Bieri, associé et responsable pour la Suisse et le Liechtenstein.
L'Europe avec son plan de relance doté de 750 milliards d'euros, ainsi que les Etats-Unis et ses vastes programmes de soutien économique devraient capter une partie importante des projets d'investissement.
Quant à la Suisse, elle «devra se positionner en pôle économique et lieu d'investissements durables et régulièrement contrôler et adapter le cadre réglementaire», a estimé EY.