Conjoncture Brésil: la croissance ralentit en 2019

ATS

4.3.2020 - 16:00

Le Brésil a vu sa croissance légèrement ralentir à 1,1% en 2019, première année du mandat du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, après deux années à +1,3% (archives).
Le Brésil a vu sa croissance légèrement ralentir à 1,1% en 2019, première année du mandat du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, après deux années à +1,3% (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/Joédson Alves

Le Brésil a vu sa croissance légèrement ralentir à 1,1% en 2019, première année du mandat du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, après deux années à +1,3%, selon les données officielles rendues publiques mercredi.

Au quatrième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) n'a progressé que de 0,5%, contre 0,6% lors du troisième, d'après les chiffres de l'institut de statistiques IBGE.

«Ces données du quatrième trimestre masquent un fort ralentissement en fin d'année», estime le cabinet Capital Economics.

Et les perspectives pour 2020 ne sont guère optimistes: en janvier, le gouvernement tablait sur une croissance à 2,4%, mais cette prévision devrait être sérieusement revue à la baisse en raison de l'impact de l'épidémie de nouveau coronavirus sur l'économie mondiale.

Ces résultats constituent un revers pour le gouvernement, qui tablait en janvier 2019 sur une croissance autour de 2,5% et avait suscité l'euphorie des marchés à son arrivée au pouvoir avec un programme ultra-libéral.

Le ministre de l'Economie Paulo Guedes a mis en place une cure d'austérité et un vaste plan de privatisations pour assainir les finances publiques, mais ces mesures n'ont pas été suffisantes pour faire redécoller l'économie.

Il s'agit de la troisième année consécutive de croissance faible, la première économie d'Amérique Latine restant convalescente après la récession historique de 2015 (-3,5%) et 2016 (-3,3%).

Réforme des retraites

«Ces trois années de croissance n'ont pas effacé la crise de 2015 et 2016, nous sommes revenus au niveau de 2013», a expliqué Rebeca Palis, coordinatrice de l'IBGE, citée dans un communiqué.

Le gouvernement avait pourtant réussi un tour de force en faisant approuver en octobre une réforme des retraites réclamée par les milieux d'affaires, mais cela n'a pas suffi à redonner réellement confiance aux investisseurs étrangers.

En novembre, d'importantes enchères pétrolières ont été snobées par les majors étrangères en raison de problèmes de transparence.

La sonnette d'alarme avait déjà été tirée avec les résultats de la production industrielle, en baisse de 1,1% en 2019, après deux années de hausse.

Pour relancer l'économie, la Banque centrale a abaissé en janvier son taux directeur à un nouveau plancher historique (4,25%), et la plupart des analystes tablent sur une nouvelle réduction lors de la nouvelle réunion du Comité de politique monétaire (Copom), mi-mars.

Une réduction motivée notamment par l'épidémie de coronavirus, qui pourrait avoir un fort impact sur le PIB de 2020, affectant notamment les exportations de matières premières vers la Chine, premier partenaire commercial du Brésil.

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