Coronvirus Coronavirus: la panique gagne les marchés

ATS

12.3.2020 - 21:34

Face à la désormais pandémie de coronavirus, les pays continuent de la jouer solo. Les mesures prises, à l'image des interdictions d'entrée aux Européens prononcées par les Etats-Unis, contribuent à paralyser l'économie, installant la panique sur les marchés.

En Europe notamment, où plus de 20'000 cas sont déjà signalés, l'épidémie poursuit sa progression inexorable, bouleversant la vie quotidienne des populations, de la limitation de déplacements aux fermetures de frontières.

L'Italie a enregistré jeudi son 1000e mort, entre 5000 et 10'000 personnes sont probablement infectées au Royaume Uni – où seulement 590 cas sont recensés -, selon le gouvernement, et le nombre de cas a explosé en Espagne. En France, toutes les crèches, tous les établissements scolaires et les universités seront fermés à partir de lundi «jusqu'à nouvel ordre». Mais les élections municipales seront maintenues, a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron.

«Plus grave crise sanitaire» depuis un siècle

La France traverse sa «plus grave crise sanitaire» depuis un siècle, a-t-il souligné dans une allocution télévisée très attendue, prononcée sur un ton solennel, en appelant les personnes âgées de plus de 70 ans et les plus fragiles à rester chez elles, et tous les Français à limiter leurs déplacements «au strict nécessaire».

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a averti jeudi d'un risque «élevé» de voir le système de santé dans l'UE, l'AELE et au Royaume-Uni être débordé par l'épidémie. En Chine en revanche, point de départ de l'épidémie, le nombre de nouvelles contaminations a chuté jeudi à 15, au plus bas depuis la mi-janvier.

Bourses

Affolées par l'épidémie et déçues par les annonces dans la journée de la Banque centrale européenne, les Bourses ont sombré. Milan, Paris et Madrid ont enregistré les pires plongeons de leur histoire à la clôture, Londres et Francfort les pires depuis plus de 30 ans. A Wall Street les principaux indices ont dégringolé avant qu'ils ne réagissent une fois que la Banque fédérale américaine (Fed) a annoncé injecter 1500 milliards de dollars (1400 francs)..

L'impact de l'épidémie sur l'économie mondiale reste «difficile à prédire» et dépendra de l'ampleur de la pandémie et des réponses apportées par les pays touchés, a indiqué le FMI jeudi, précisant que la croissance mondiale en 2020 serait inférieure à celle de 2019.

Arsenal de mesures

Après les aides massives déjà annoncées par les grands argentiers de la planète, la BCE a dévoilé jeudi un arsenal de mesures visant à endiguer la panique financière et limiter l'impact économique de la pandémie.

Elle n'a en revanche pas touché à ses taux directeurs, un statu quo qui a accéléré la dégringolade des marchés actions. «Le choc actuel est sévère, mais pourrait être temporaire si les bonnes mesures sont prises par l'ensemble des acteurs», a estimé Mme Lagarde, recommandant une «réponse budgétaire ambitieuse et coordonnée» des gouvernements de la zone euro.

Ordre dispersé

L'UE va d'ores et déjà se pencher sur l'impact économique de la décision américaine, la veille, d'interdire l'entrée aux Etats-Unis – qui rencense 1100 cas -, à compter de samedi et durant 30 jours, des voyageurs en provenance de 26 pays européens.

Celle-ci aura un «fort impact» sur l'économie, a concédé le président Donald Trump, à propos de sa mesure surprise, qui a poussé de nombreux Américains, inquiets d'être bloqués en Europe, à se précipiter dans les aéroports à Paris, Londres ou Amsterdam, écourtant vacances ou déplacement professionnel. L'UE a elle critiqué une décision prise «sans consultation».

Mais deux pays européens ont pris jeudi des décisions similaires: la Slovaquie a annoncé la fermeture de ses frontières à tous les étrangers à l'exception des Polonais et la République tchèque voisine a interdit l'entrée aux voyageurs arrivant de 15 pays. Les deux pays ont également fermé de nombreux lieux publics.

Pandémie «maîtrisable»

Après avoir qualifié la veille la propagation du virus de «pandémie», le patron de l'Organisation mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus a tenté de rassurer en affirmant que la pandémie était «maîtrisable». A Genève, le fonctionnement même des institutions de l'ONU est ralenti. Après l'annulation de toutes les réunions à l'OMC jusqu'au 20 mars, les travaux du Conseil des droits de l'homme de l'ONU seront suspendus dès vendredi.

En Italie, plus de 15.000 cas, dont plus de 1.000 morts, tous les commerces, sauf ceux jugés essentiels, sont désormais fermés. En Espagne, le nombre de cas a bondi à près de 3.000 cas – dont une ministre – et le nombre de morts a presque doublé à 84. Les écoles de la région de Madrid ont été fermées.

Système de soins dépassé

L'Europe pourrait voir dépassées les capacités de son système de soins à cause de l'épidémie de Covid-19. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a averti jeudi sur le risque «élevé» d'une telle situation dans les pays de l'UE/EEE et au Royaume-Uni.

L'Iran, qui n'a pas reçu d'aide du FMI depuis 1962, a exhorté jeudi le Fonds à lui autoriser un accès immédiat à une facilité de crédit pour lui permettre de faire face à l'épidémie.

Calendrier sportif

La pandémie continue aussi de semer le chaos dans le calendrier sportif: matches de basket de la NBA suspendus après un cas de coronavirus chez un joueur, championnat d'Italie de football suspendu jusqu'au 3 avril, championnat d'Espagne suspendu pour les deux prochaines journées, après le placement en quarantaine du Real Madrid et de possibles cas chez des joueurs d'autres clubs.

Si le Grand prix d'Australie de F1 a été maintenu, l'équipe McLaren a annoncé son retrait après un cas positif d'un de ses membres. Et la confédération sud-américaine de football (Conmebol) a annoncé avoir demandé mercredi à la Fifa de reporter ses éliminatoires à la Coupe du monde 2022 au Qatar.

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