Technologies Coup dur pour le projet Libra de Facebook

ATS

12.10.2019 - 00:26

Facebook a confié la gestion de sa monnaie à l'association Libra, basée à Genève. Celle-ci est composée d'un consortium de partenaires qui devaient aussi investir au moins 10 millions de dollars dans le projet chacun (archives).
Facebook a confié la gestion de sa monnaie à l'association Libra, basée à Genève. Celle-ci est composée d'un consortium de partenaires qui devaient aussi investir au moins 10 millions de dollars dans le projet chacun (archives).
Source: KEYSTONE/AP/RICHARD DREW

Visa, Mastercard, eBay et Stripe ont annoncé vendredi qu'ils se retiraient de Libra. De quoi porter un nouveau coup dur au projet de monnaie numérique de Facebook. Prévu pour mi-2020, il rencontre l'opposition croissante des régulateurs et fait face à des défections.

Les émetteurs de cartes bancaires Visa et Mastercard, la plateforme de commerce en ligne eBay et les services de paiement Stripe ont confirmé à l'AFP qu'ils abandonnaient le projet, une semaine après PayPal, autre partenaire de Facebook dans l'opération.

«Nous allons continuer à évaluer la situation et nous prendrons notre décision ultime en fonction d'un certain nombre de facteurs, y compris la capacité de l'association à répondre de façon entièrement satisfaisante à toutes les attentes des régulateurs», a expliqué un porte-parole de Visa.

Libra est censée offrir un nouveau mode de paiement en dehors des circuits bancaires traditionnels, permettant d'acheter des biens ou d'envoyer de l'argent aussi facilement qu'un message instantané.

«Long et difficile»

Les quatre entreprises ont parallèlement renouvelé leur soutien aux idées directrices du projet, comme la démocratisation de l'accès aux services financiers ou le développement de cryptomonnaies.

«La composition de l'association peut s'élargir et changer avec le temps, mais les principes fondateurs de la gouvernance et de la technologie de Libra, tout comme la nature ouverte du projet, permettent d'assurer la résilience du réseau de paiement Libra», a réagi Dante Disparte, de l'association Libra.

«Le voyage sera long et difficile», avait-il reconnu vendredi dernier, après le retrait de PayPal. Et d'ajouter alors qu'il fallait «de l'audace et une certaine force morale pour entreprendre un projet aussi ambitieux que Libra».

«Si vous restez dans le projet...»

Le réseau social et ses partenaires subissent une pression croissante des autorités, qui s'inquiètent de potentielles utilisations malveillantes de la monnaie, et pointent la mauvaise réputation du géant californien d'internet en matière de confidentialité et de protection des données personnelles.

Facebook «n'a pas fourni de plan clair sur comment empêcher Libra de faciliter le financement d'activités criminelles et terroristes, déstabiliser le système financier mondial, interférer avec les politiques monétaires ou exposer les consommateurs à des risques qui n'affectent aujourd'hui que des investisseurs professionnels», ont écrit Brian Schatz et Sherrod Brown, deux sénateurs américains, dans une lettre adressée mardi à Stripe, Visa et Mastercard, publiée par le site spécialisé The Verge.

«Si vous restez dans le projet, vous pouvez vous attendre à des examens poussés de la part des régulateurs non seulement de activités de paiement liées à Libra, mais aussi de toutes vos activités de paiement», continuent-ils.

Requêtes précises du Trésor

Facebook a confié la gestion de la monnaie à l'association Libra, basée à Genève. Celle-ci est composée d'un consortium de partenaires qui devaient aussi investir au moins 10 millions de dollars dans le projet chacun.

Le Trésor américain leur a envoyé des requêtes pour leur demander une revue complète de leurs programmes de lutte contre le blanchiment d'argent, d'après une source proche des organisations concernées.

«Nous avons hâte de tenir la réunion inaugurale du conseil de l'association Libra dans 3 jours, et d'en annoncer les premiers membres», a conclu Dante Disparte. Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, doit être entendu sur le projet le 23 octobre par une commission parlementaire américaine.

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