Développement de Lonza Le Haut-Valais est en plein boom

zd, ats

3.5.2021 - 09:19

Après avoir créé un millier de postes sur les trois dernières années, Lonza en ouvre 1200 supplémentaires en 2021. Une annonce faite avant même son dernier accord conclu avec Moderna visant à doubler sa production du principe actif du vaccin. Dans une région décentralisée comme le Haut-Valais, c'est un défi à tous les échelons.

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Lonza, la firme située à Viège, rappelle qu'elle «a enregistré en mars le plus grand nombre de nouveaux employés au niveau mondial». (image d'illustration)
Lonza, la firme située à Viège, rappelle qu'elle «a enregistré en mars le plus grand nombre de nouveaux employés au niveau mondial». (image d'illustration)
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Lonza, confronté à une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, a déjà amorcé le processus de recrutement pour ces nouvelles lignes de production, se mettant en quête de personnel spécialisé aussi bien à l'étranger qu'en Suisse. Dans un marché tendu par la demande internationale pour le même genre de profils, la firme située à Viège rappelle qu'elle «a enregistré en mars le plus grand nombre de nouveaux employés au niveau mondial».

Lonza peut compter sur l'aide de la Confédération, avait indiqué cette dernière en début de semaine. Depuis, selon plusieurs médias, les écoles polytechniques cherchent activement parmi leurs diplômés, tandis que Nestlé aurait lancé un appel parmi ses employés. Sollicitée à plusieurs reprises, Lonza ne souhaite ni commenter, ni confirmer cette information.

Dix mille nouveaux habitants

Les dernières années, le Haut-Valais a accueilli quelque 10'000 résidents supplémentaires et la tendance se poursuit. Lonza a investi près de 1 milliard de francs dans l'extension de son site de Viège, Scintilla SA du groupe Bosch agrandit son usine à St-Niklaus, le Matterhorn Gotthard Bahn investira 850 millions dans son infrastructure au cours des cinq prochaines années et un nouvel hôpital est en cours de construction à Brigue-Glis.

«Pour faire face à la future croissance économique, la région a besoin de plusieurs centaines de travailleurs qualifiés supplémentaires. Aujourd'hui sur environ 900 places d'apprentissage ouvertes, seules 700 peuvent être pourvues», détaille Marc Franzen directeur du programme de développement régional WIWA, lancé il y a trois ans sur mandat des entreprises et de communes notamment.

Les premières avaient besoin qu'on place le Valais sur le marché international du travail et qu'on facilite l'expatriation de leurs employés; les secondes voulaient pouvoir anticiper et gérer au mieux les nouveaux venus.

Selon Marc Franzen, la recherche de personnel hors du Valais et de la Suisse permet aussi de ne pas «trop concurrencer les petites et moyennes entreprises locales». Même s'il concède que le risque demeure. Contacté, le syndicat UNIA confirme que les PME qui recherchent le même genre de profils que de plus grandes entreprises ont du mal à régater, surtout dans le secteur de la construction où la saison d'hiver est souvent maigre.

Accueil d'enfants en bas âge

Pour attirer du personnel, WIWA a mis en avant les paysages, les activités au grand air et la qualité de vie. Des arguments qui ont fait mouche: «La moitié des recrutés viennent avec leur famille, un ou deux enfants en bas âge», détaille Marc Franzen, sondages à l'appui. En réponse, «les communes ont massivement développé l'accueil de la petite enfance et extrascolaire». En 2020, il y avait 900 places disponibles. Un chiffre qui pourrait doubler d'ici 2024.

A Viège, la planification d'un campus d'accueil d'enfants en bas âge est en cours, assure le président de la commune Niklaus Furger. Les bâtiments scolaires ont, pour l'heure, pu absorber les nouveaux élèves. «Après le baby boom, nos infrastructures étaient, pendant toute une période, plus grandes que le besoin réel. Mais nous atteignons la limite». Et là aussi, un projet régional est en cours de réflexion.

Et l'eau?

Pour les logements, rien qu'à Viège, 300 nouveaux appartements sont en construction. «C'est énorme, si l'on considère que la ville compte 8000 habitants», relève Marc Franzen. Magasins, restaurants, centre culturel: pour le reste, la ville dispose déjà de nombreuses infrastructures pour accueillir les 7000 pendulaires qui y viennent quotidiennement.

Le réseau d'eau de la ville nécessite en revanche d'être rapidement repensé. Avec le repositionnement de Lonza dans le domaine pharmaceutique, la firme consomme beaucoup plus d'eau. Pour couvrir ce besoin grandissant ainsi que celui de la population et des PME, un projet régional d'extension de l'alimentation en eau potable de 10 millions de francs est actuellement en cours.

Pour l'instant, il y a peu de voix critiques face à ce boom, surtout que le taux de chômage de la région se situe autour de 1%, mais cela pourrait changer si les communes ne parvenaient plus à répondre aux besoins de toute leur population, juge Marc Franzen. D'où l'importance d'une bonne planification entre communes et entreprises, car selon les sondages réalisés, «75% de nouveaux venus se verraient bien rester dans la région, même en cas de changement de job».