Face à la concurrence étrangère, moins chère et dont «le processus de fabrication des produits n'est pas connu», les vignerons suisses prônent une meilleure mise en valeur de leurs vins. Ils demandent aux autorités une participation financière plus importante.
Les cantons du Valais, Vaud, Genève et Neuchâtel ont justement demandé en septembre au Département fédéral de l'économie de soutenir une campagne de promotion des vins nationaux. Les vignerons romands souhaitent faire de la publicité surtout en Suisse alémanique, dont les habitants préfèrent les vins étrangers.
«Il faut rappeler aux Suisses que c'est bien pour le climat de boire des vins locaux», commente Philippe Herminjard, secrétaire de la Fédération vaudoise des vignerons (FVV). «Nos vins sont de bonne qualité et ils ont un coût quand même abordable», complète François Montet, président de la FVV.
Optimiste, Yvan Aymon, président de l'Interprofession de la vigne et du vin du Valais (IVVV), pense que les Suisses, par ailleurs «sensibles au changement climatique», vont s'apercevoir de la «qualité éthique» des vins suisses. «Ce n'est qu'une question de temps.»
Limitation des importations inenvisageable
Les caves ouvertes permettent justement déjà de valoriser les vins régionaux. «Elles permettent de rapprocher les consommateurs des producteurs», note Yvan Aymon.
Autre mesure évoquée pour contrer la concurrence étrangère: la limitation des importations. «Les vins suisses ont beau être mis en valeur, un consommateur ne va pas payer plus s'il voit une bouteille étrangère moins chère en rayon», argumente Marion Granges, du domaine de Beudon à Fully (VS).
Les sociétés de vignerons interrogées estiment que cette mesure est difficilement envisageable, surtout politiquement. «On est plutôt dans une période de libéralisation», avance Yvan Aymon. Et François Montet de renchérir: «Des accords sont en place. Si on devait discuter d'une limitation des importations, il faudrait aussi renégocier d'autres domaines.»
Système de réserve climatique
Par ailleurs, pour remédier aux fluctuations annuelles des vendanges, un système de réserve climatique est discuté au Parlement fédéral. Le conseiller national vaudois Frédéric Borloz a déposé une motion demandant de «pouvoir mettre de côté un pourcentage d'une grande récolte, hors du quota autorisé, [...] puis de le réinjecter lors d'une faible récolte», explique-t-il par courriel.
Le PLR indique que ce pourcentage se situerait entre le quota cantonal et le quota fédéral, toujours supérieur. Philippe Herminjard trouve que ce n'est pas une bonne idée d'aller au-delà des quotas déterminés par les cantons. «Si on produit plus que ces quotas, les vins ne resteront pas nécessairement aussi bons», justifie-t-il.
Précisant que les quotas n'ont pas été dépassés ces dix dernières années, le secrétaire de la FVV fait savoir que rien n'interdit aux professionnels de la branche de mettre de côté une «réserve climatique» à titre individuel, dans la limite des quotas. La mesure «devrait déjà exister dans la tête des vignerons».
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