«C'est le moment important»Dernière ligne droite dans la ministérielle OMC à Genève
sn, ats
16.6.2022 - 09:54
Les 164 membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMC) sont entrés dans le dur pour tenter d'arracher un ou plusieurs accords à Genève. Après avoir négocié sans discontinuer jusqu'au petit matin, ils se sont remis au travail après une brève pause.
Keystone-SDA, sn, ats
16.06.2022, 09:54
16.06.2022, 10:01
ATS
Sur les réseaux sociaux, la représentante américaine au commerce Katherine Tai et l'ambassadeur britannique à Genève Simon Manley ont chacun posté des photos d'aubes qui reflètent le sentiment général. «C'est le moment important», a dit à Keystone-ATS une source proche des discussions.
Les négociations ont repris à 09h00 dans des formats de petits groupes, a-t-elle ajouté. Toutes les thématiques restent sur la table et les ministres en sont à l'étape des marchandages pour voir si un paquet global peut être obtenu.
Prévue jusqu'à mercredi soir, la ministérielle entamée dimanche a été prolongée d'un jour pour éviter une déconvenue à une organisation qui doit montrer qu'elle est encore capable de fonctionner. Un objectif affiché notamment par le conseiller fédéral Guy Parmelin.
Suisse résolue
Pour autant, la Suisse reste en position délicate sur la question des exceptions à la propriété intellectuelle des vaccins contre le coronavirus. Alors que certains la blâment déjà pour un éventuel manque de consensus sur ce chantier, M. Parmelin a été offensif mercredi, ajoutant que Berne restait engagée pour un compromis.
«Certains pays cachent leur jeu», avait-il aussi affirmé. Pour la Suisse, un accord ne sera acceptable que s'il considère la propriété intellectuelle comme une solution dans cette affaire. Les ONG souhaitent davantage, notamment un élargissement aux médicaments et aux diagnostics sur lesquels le projet de texte ne prévoit qu'une discussion à démarrer dans les six mois après l'arrangement.
Déçues, elles ont encore accueilli mercredi M. Parmelin avec des pancartes demandant de mettre un terme à «l'inéquité» face au coronavirus. De son côté, la faîtière de la pharma s'oppose à tout dépassement de l'ADPIC.
Sécurité alimentaire
Parmi les autres thématiques, l'Inde, comme habituellement, discute âprement avec des exigences très importantes. Les Etats cherchent notamment un arrangement sur la pêche après plus de 20 ans de négociations sur les subventions, estimées jusqu'à 54 milliards de dollars par an. L'objectif est d'interdire celles pour un navire qui mènerait une pêche illégale, non déclarée ou non réglementée.
Mais aussi celles pour la surpêche dans des zones déjà trop utilisées. Dans un projet d'accord, des exemptions sont prévues pour les pays pauvres et ceux en développement avec un volume de pêche peu élevé.
Des divergences subsistent encore sur la sécurité alimentaire. La discussion la plus proche d'un accord est celle pour renoncer à toute restriction sur les exportations humanitaires au Programme alimentaire mondial (PAM). Ces négociations ont lieu alors qu'une crise menace en raison du blocage des exportations de céréales ukrainiennes. Selon l'ONU, des dizaines de millions de personnes supplémentaires pourraient être confrontées à une insécurité alimentaire.