France voisineDes saisonniers de stations de ski manifestent en Savoie
ATS
1.2.2021 - 13:46
Plus d'une centaine de saisonniers de stations de ski ont installé lundi matin un barrage filtrant sur l'A43 au niveau de l'accès au tunnel du Fréjus, en Savoie (F). Ils demandent l'ouverture des remontées mécaniques et plus d'aides pour une économie de la montagne à l'arrêt.
Pour éviter une «catastrophe sociale», Pierre Didio, le secrétaire départemental de Force ouvrière, qui a organisé le blocage, demande au gouvernement de faire en sorte que «les gens puisse aller skier». Il veut aussi une augmentation des aides pour les saisonniers.
«On va demander à être reçus» par Emmanuel Macron, a complété Eric Becker, secrétaire fédéral des transports/remontées mécaniques à Force ouvrière. Il appelle à «ce qu'on prenne en charge tous ceux qui sortent des critères d'attribution» du chômage partiel, qui ne bénéficie qu'à ceux qui ont été embauchés.
Une centaine de milliers de saisonniers dans l'hôtellerie-restauration et les commerces de montagne sont concernés, selon le syndicat. Sans aides, «certains n'ont plus rien pour vivre, et ça, c'est inacceptable», ajoute M.Becker.
Sous une neige abondante, les dizaines de manifestants venus de différentes stations des Alpes ont bloqué pendant plusieurs dizaines de minutes l'autoroute de la Maurienne menant au tunnel qui relie la France et l'Italie sur la commune de Modane. Ils ont ensuite procédé à des barrages filtrants à la demande de la gendarmerie.
Grande détresse
Elodie Canale-Parola, 41 ans, est venue de l'Alpe d'Huez pour que le monde de la montagne «soit considéré». Gérante de dix magasins de location de ski dans cette grande station de l'Isère, elle n'en a ouvert qu'un pour louer raquettes et skis de fond, et n'a pu embaucher que seize saisonniers sur la cinquantaine de salariés habituellement employés chaque année.
Elle assure «ne pas avoir le droit au fonds de solidarité» car elle vient de créer son entreprise en rachetant les fonds de commerces et assure vivre aujourd'hui du RSA. «Il y a une grande détresse chez les saisonniers», ajoute-t-elle.
Comme beaucoup de manifestants, Marc Laroche est vêtu de sa veste siglée de sa station, pour lui Val-Cenis, pas très loin de là. Cet opérateur de téléski ne croit pas à la réouverture, «la saison, elle est morte», mais l'action du jour «montre qu'on est là», assure-t-il.