France Des wagons de l'Orient-Express retrouvés

ATS

14.5.2019 - 18:33

Certaines rames du célèbre Orient-Express circulent encore entre Londres et Venise.
Certaines rames du célèbre Orient-Express circulent encore entre Londres et Venise.
Source: KEYSTONE/EPA/ANDY RAIN

La SNCF a retrouvé des wagons du célèbre Orient-Express tombés dans l'oubli sur une voie de garage à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. La compagnie française les a rachetés et rapatriés en France.

«Ca a pris trois ans pour les ramener», raconte l'historien Arthur Mettetal, responsable du patrimoine chez Orient-Express, filiale de la SNCF, propriétaire de la marque, et d'Accor, qui a redécouvert les précieuses voitures.

A la disparition de l'Orient-Express historique (Paris-Istanbul) en 1977, deux entrepreneurs fous de trains en rachètent des voitures pour poursuivre l'aventure. L'Américain James Sherwood fonde ainsi le Venice-Simplon-Orient-Express, désormais exploité par le groupe Belmond – qui vient d'être racheté par le géant du luxe LVMH – entre Calais, Paris, Vérone et Venise.

Le voyagiste suisse Albert Glatt met de son côté sur les rails un Nostalgie-Istanbul-Orient-Express, qui sombrera en tentant d'aller jusqu'à Tokyo par les voies du Transsibérien. Ce dernier train était tombé dans l'oubli, jusqu'à ce qu'Arthur Mettetal ne parte à sa recherche.

Retrouvé à «Malaszewicze»

Il s'agissait au début surtout de faire un inventaire des voitures de la Compagnie internationale des wagons-lits pour sa thèse, explique-t-il. «Il en reste une centaine! »

Des recherches documentaires, des discussions avec des passionnés, des échanges avec des anciens de la Compagnie des wagons-lits et une providentielle vidéo sur YouTube lui ont permis de localiser le fameux «train Glatt» dans une localité polonaise appelée Malaszewicze

«Il y a plusieurs endroits qui s'appellent comme ça en Pologne», relève l'historien. Ses recherches finissent par payer: il retrouve début 2016 un convoi de treize voitures qui semblait correspondre sur une zone de transbordement à la frontière biélorusse, un endroit où l'écartement des voies change.

En bon état

«On est allé voir et on est tombé dessus», jubile-t-il. Ces voitures étaient dans un état étonnamment bon. «Aucun tag, très peu de dégradations. Il y a eu des vols de cuivre, mais les panneaux de verre Lalique, qui sont pourtant facilement démontables, étaient intacts.»

Ont suivi des négociations passionnées avec le propriétaire allemand, dont la rame était immobilisée là depuis 2008. Orient-Express a fini par racheter le train en juillet dernier -pour «quelques millions d'euros», selon le patron de la SNCF Guillaume Pepy.

Les précieux wagons ont été depuis acheminés -par la route- à Clermont-Ferrand, pour être examinés. Trois autres voitures ayant été récupérées chez le même propriétaire, Orient-Express en a donc acquis seize, détaille Arthur Mettetal: neuf voitures-lits, quatre salons, une voiture-douche et deux fourgons.

A nouveau sur les rails?

«On étudie aujourd'hui les différentes pistes possibles pour l'avenir de cette rame», dit-il, prudent: «Une rame patrimoniale, une rame commerciale, un mix des deux, un musée...» Au-delà de la simple restauration, une adaptation au confort contemporain pourrait en effet coûter très cher.

Si Guillaume Pepy ne cache pas son «envie» de refaire rouler l'Orient-Express, aucune décision n'a encore été prise. «Il faut d'abord faire le diagnostic de l'état des voitures pour regarder dans quelles conditions elles pourraient à nouveau rouler, dans quelles conditions elles pourraient être conformes aux spécifications de sécurité en vigueur dans toute l'Europe», souligne-t-il.

«C'est ce travail technique qu'on est en train de faire, et j'espère qu'on pourra prendre une décision positive cet été.»

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