Coronavirus Désaccord autour des réserves des assureurs

ATS

13.5.2020 - 11:18

Le bras de fer se poursuit entre les ministres de la santé et les assureurs à propos des coûts engendrés par le Covid. Rebecca Ruiz et Mauro Poggia demandent un geste aux caisses. Curafutura réplique participer à l’effort collectif depuis le début de la pandémie.

«Si les réserves ne sont pas utilisées en temps de pandémie, à quoi servent-elles?«, questionne mercredi la ministre vaudoise dans 24 Heures, revenant sur des propos tenus la veille dans les journaux romands de Tamedia par le directeur de Curafutura, l'une des faîtières des assureurs. Pius Zängerle insistait qu'il n'était pas question que les réserves des assureurs servent à combler le manque à gagner des hôpitaux.

Si elle estime qu'une participation pour le manque à gagner peut être envisagée dans un second temps, si les réserves sont toujours suffisantes, Rebecca Ruiz souligne que ce sont en premier lieu les assurés qui doivent bénéficier des réserves des assureurs. Par conséquent, les assureurs doivent y puiser si les coûts augmentent. En revanche, s'ils baissent, cela doit se refléter dans les primes, indique-t-elle.

Curafutura réplique qu'elle est prête à utiliser les réserves pour stabiliser les primes 2021. «Nous proposons précisément d’utiliser les réserves pour soulager la population en cette période exceptionnelle», précise Adrien Kay, le porte-parole de la faîtière. En revanche, les assurances ne veulent pas que les cantons détournent l’argent des primes pour subventionner leurs finances.

Rembourser tous les tests de dépistage

Dans la Tribune de Genève, Mauro Poggia plaide quant à lui pour que les assureurs remboursent tous les tests de dépistage, sans franchise ni participation. Actuellement, seuls ceux réalisés en cas de symptômes importants sont remboursés, rappelle-t-il. Et d'ajouter qu'il est capital de ne pas dissuader les gens de se faire tester.

Concernant le manque à gagner des hôpitaux, le ministre genevois reconnaît qu'il est logique que les assureurs ne paient pas les opérations qui ont été reportées. Il estime en revanche qu'une discussion doit être ouverte sur le coût des séjours des patients Covid. Actuellement, la facture pour un patient Covid est la même que pour un patient classique. «C'est oublier que pour accueillir ce patient Covid, deux autres lits sont restés vides», rappelle M. Poggia.

Interrogés sur le fait que les assureurs disent vouloir garder leurs réserves pour une seconde vague, les deux ministres relèvent que ces derniers ont des réserves de près de 5 milliards de francs, soit bien plus que ce que leur impose la loi. Quant à la critique d'impréparation adressée par le président de curafutura, les deux ministres lémaniques la balaient.

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