Elon MuskIl ne veut pas faire de Twitter une plateforme «infernale»
ATS
27.10.2022 - 17:42
Elon Musk a affirmé jeudi, à la veille d'une date butoir pour son rachat de Twitter, qu'il voulait permettre à toutes les opinions de s'exprimer sur le réseau social. Mais il ne veut pas en faire une plateforme «infernale».
27.10.2022, 17:42
27.10.2022, 19:24
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Il est «important pour l'avenir de la civilisation d'avoir une place publique en ligne où une grande variété d'opinions peuvent débattre de façon saine, sans recourir à la violence», a-t-il écrit dans un message adressé aux annonceurs.
«Ceci dit, Twitter ne peut évidemment pas être un endroit infernal ouvert à tous, où tout peut être dit sans conséquence», a-t-il ajouté.
Signaux d'acquisition
Elon Musk n'a pas encore officiellement finalisé l'acquisition de Twitter, mais plusieurs signaux montrent que l'opération est en cours et qu'à moins d'un énième rebondissement, la saga en cours depuis plusieurs mois entre l'entrepreneur et le réseau social devrait arriver à son terme.
Le multimilliardaire s'est notamment rendu au siège de Twitter mercredi et s'est rebaptisé «Chief Twit» sur son profil – «twit» voulant dire «crétin» en anglais. D'après le Wall Street Journal, les banques participant au financement de l'opération ont aussi commencé à envoyer l'argent.
Et le New York Stock Exchange, où Twitter est coté, a indiqué dans une notice que l'action de la plateforme serait suspendue vendredi avant l'ouverture de la séance.
Délai serré
Elon Musk est pressé par le temps: une juge chargée de régler un contentieux entre les deux parties leur a donné jusqu'à vendredi pour se mettre d'accord, faute de quoi un procès aura lieu en novembre.
L'opération traîne en effet depuis l'annonce fin avril d'une offre d'acquisition à 44 milliards de dollars, acceptée à contrecoeur par Twitter.
L'entrepreneur a cherché à s'en extraire unilatéralement début juillet, accusant l'entreprise de lui avoir menti, mais le conseil d'administration de la société a porté plainte.
A quelques jours de l'ouverture d'un procès que Twitter semblait bien parti pour gagner, Elon Musk a finalement proposé de conclure la transaction au prix initialement convenu.
«Aider l'humanité»
Dans son message aux annonceurs jeudi, Elon Musk assure qu'il n'a pas engagé l'opération parce que c'était «facile» ou «pour se faire de l'argent», mais pour «essayer d'aider l'humanité».
Se présentant comme un ardent défenseur de la liberté d'expression, il a déjà indiqué qu'il entendait assouplir la modération des contenus, ravivant les inquiétudes sur un possible regain d'abus et de désinformation sur la plateforme.
«Il y a actuellement un grand danger que les médias sociaux se divisent entre des chambres d'échos de la droite extrême et de la gauche extrême, générant ainsi plus de haine et de division dans notre société», écrit-il dans son message.
«En plus de respecter les lois, notre plateforme doit être chaleureuse et accueillante pour tous», ajoute-t-il toutefois.
Les utilisateurs doivent pouvoir choisir ce qu'ils voient sur le réseau «selon leurs préférences, de la même façon que vous pouvez par exemple voir des films ou jouer à des jeux vidéos pour tous les âges».
Il est par ailleurs essentiel, selon M. Musk, de montrer des publicités qui correspondent le plus possible aux «besoins» des internautes. Twitter «aspire à être la plateforme publicitaire la plus respectée au monde», affirme-t-il.
Une fois l'opération finalisée, Elon Musk pourra remplacer les membres du conseil d'administration et de la direction du groupe.
Licenciements à venir?
Le patron de Tesla a aussi déjà indiqué à des investisseurs qu'il comptait, à terme, licencier quasiment 75% des 7500 employés de Twitter, selon des informations publiées la semaine dernière par le Washington Post.
«La partie la plus facile pour Musk était d'acheter Twitter», a estimé Dan Ives, analyste pour Wedbush, jeudi dans une note. Pour homme le plus riche du monde, l'enjeu désormais sera de «réparer cet actif en difficulté».
L'opération restera, selon cet analyste, comme «l'une des acquisitions technologiques les plus surpayées» de l'histoire.