EM MicroelectronicEM Microelectronic: explosion de la demande en lien avec le Covid
js, ats
18.3.2021 - 16:51
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18.03.2021, 16:51
18.03.2021, 16:52
ATS
Le fabricant de puces EM Microelectronic, à Marin (NE), a profité de l'explosion de la demande mondiale en circuits intégrés depuis la crise liée au Covid-19. Cette filiale de Swatch Group a toutefois pu continuer d'honorer les commandes de ses clients et attirer une nouvelle clientèle, qui veut réduire sa dépendance à l'approvisionnement asiatique.
«Des secteurs comme les périphériques d’ordinateurs et la téléphonie mobile ont clairement augmenté leurs demandes en circuits intégrés dès le début de la crise pandémique. Ceci n’est naturellement pas étranger au télétravail et au besoin accru en communications», a déclaré à Keystone-ATS Michel Willemin, directeur d'EM Microelectronic.
La pénurie au niveau mondial a en outre provoqué des constitutions de stocks pour d’autres domaines, tels que celui médical, qui ne peuvent se permettre une rupture d’approvisionnement.
«Aucun de nos clients n’a été laissé en plan», a expliqué le directeur. L'entreprise a toutefois dû fixer des priorités en termes de livraisons. «Face à une demande accrue, l’anticipation reste toujours la meilleure méthode pour assurer une garantie de livraison à temps et en volumes requis. Certains de nos clients possèdent aussi des stocks de sécurité», a-t-il ajouté.
Le seul en Suisse
EM Microelectronic, seul fabricant de puces électroniques à faible consommation sur territoire suisse, s'est aussi consolidé une clientèle qui met de plus en plus l’accent sur la sécurité d’approvisionnement. «Une fabrique de semi-conducteurs en Suisse peut sembler étonnante mais offre de nombreux atouts, tant au niveau stabilité que sécurité. La main-d’œuvre est certes plus chère, mais son impact dans le prix final des puces reste très limité», a précisé Michel Willemin.
Ces clients jugent «préférable de payer une puce quelques centimes plus chers, mais de ne pas risquer la mise à l’arrêt de lignes de production pour un circuit intégré manquant». Néanmoins, le temps entre le premier contact client et le démarrage en production peut passablement durer, pouvant aller jusqu’à deux ans pour des puces complexes, où le volume de travail est important, a noté le directeur.
La pénurie a engendré une hausse des prix dans certains cas. L'entreprise a dû notamment tenir compte de l'augmentation du prix d'autres matières premières ou de pièces de rechange pour ses équipements ou encore des services tels que le transport de marchandises.
Dizaines de millions de francs investis
L'amortissement de certaines machines a dû se faire aussi plus rapidement. «Pour maintenir ses équipements à la pointe dans une industrie qui évolue très rapidement, Swatch Group investit chaque année plusieurs dizaines de millions de francs sur le site de Marin d'EM Microelectronic», a expliqué Michel Willemin.
L'entreprise produit actuellement plus d'un milliard de puces par an, dont les plus petites ont une surface bien inférieure à 1 mm2. Outre les autres sociétés horlogères de Swatch Group où 10% de la production est livrée, EM Microelectronic a une clientèle diversifiée dans l'automobile, l'avionique, l'industrie, l’électronique de grande consommation, le médical, le bien-être, les périphériques d’ordinateur ou la téléphonie mobile.
Le dénominateur commun des domaines d'activité est la demande en très faible consommation d’énergie combinée avec la miniaturisation, atouts du savoir-faire horloger. La société, créée en 1975, a été également l’un des pionniers du marché RFID (radio-identification), qui représente aujourd’hui plusieurs dizaines de milliards d’unités par an. La RFID est une méthode pour mémoriser et récupérer des données à distance, via une puce électronique qui peut se trouver dans une carte de paiement par exemple.