Recherche EPFL: des quartiers villas plus durables

ATS

26.12.2019 - 09:04

Les quartiers de villas périurbains devront s'adapter pour atteindre les objectifs de la société à 2000 watts (photo prétexte).
Les quartiers de villas périurbains devront s'adapter pour atteindre les objectifs de la société à 2000 watts (photo prétexte).
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Pour atteindre les objectifs de la société à 2000 watts à l'horizon 2050, les quartiers résidentiels, qui en consomment 6,5 fois plus, devront s’adapter. Une thèse de l'EPFL se base sur des cas vaudois pour explorer des pistes transposables à l'échelle suisse.

«La loi sur l’aménagement du territoire dit qu'il faut privilégier la densification du bâti. Cette recherche nous permet de montrer que les quartiers de villas périurbains, bien que n'étant pas prioritaires dans le développement territorial, ont eux aussi un fort potentiel d’amélioration en termes de durabilité», explique Judith Drouilles, auteure de la thèse qui vient de recevoir une distinction académique.

Pour son travail, la docteure en architecture et membre du Laboratoire d’architecture et de technologies durables (LAST) de l'EPFL a mené des entretiens avec les acteurs locaux et les habitants de quartiers résidentiels de l'agglomération lausannoise: Chavornay, Assens, Echichens, Savigny et Jorat-Mézières.

Logements plus petits

Selon la chercheuse, une multitude de solutions et de sensibilisations seront nécessaires pour rendre ces quartiers plus durables. Elle cite le covoiturage et l'autopartage, la mise en place de jardins communautaires et la mutualisation de certains services.

Autre proposition, la construction de logements plus petits pour les retraités. Ils n'auront ainsi plus le poids d'un terrain à entretenir, pourraient conserver leur réseau social tout en assurant une occupation plus dense dans les villas grâce à l’installation de nouvelles familles.

La probable future hausse des prix des carburants non renouvelables risque par ailleurs d’impacter fortement ces populations, dépendantes de la voiture.

Lenteur des rotations

Selon une simulation sur 35 ans réalisée avec un outil de visualisation 3D numérique, le nerf de la guerre reste la lenteur de rotation des habitants des maisons individuelles: «En Suisse, une maison individuelle sur deux est actuellement occupée par un couple de retraités qui n'a pas les fonds ou la force de se lancer dans une rénovation vers un système énergétique plus durable.

Ainsi, ces quartiers atteindront d’ici 2030 un pic d’émissions annuelles qui dépasseront de plus de 5 tonnes de CO2 par habitant les valeurs-cibles de la société à 2000 Watts», constate la chercheuse. Elle invite les municipalités à davantage sensibiliser à ces enjeux et à initier elles-mêmes des processus d’évolution à l’échelle des quartiers.

10% de la population suisse

Selon les chiffres de l’Office Fédéral de la Statistique en 2015, 10% de la population suisse réside actuellement dans une commune résidentielle périurbaine, où plus de 80% des bâtiments résidentiels sont des maisons individuelles. La mobilité moyenne quotidienne y est essentiellement automobile et supérieure à 40 kilomètres par habitant.

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