Construction de machines Evolution préoccupante, selon Swissmem

ATS

28.8.2019 - 10:08

Les entrées de commandes ont reculé de 12,5% sur les six premiers mois de l'année, par rapport à la même période en 2018. La chute a été particulièrement marquée au second trimestre (-19,5%) (archives).
Les entrées de commandes ont reculé de 12,5% sur les six premiers mois de l'année, par rapport à la même période en 2018. La chute a été particulièrement marquée au second trimestre (-19,5%) (archives).
Source: KEYSTONE/GAETAN BALLY

L'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) a peiné au premier semestre, reflet des incertitudes économiques mondiales. La faîtière Swissmem évoque mercredi une évolution «préoccupante» pour le secteur.

Les entrées de commandes ont reculé de 12,5% sur les six premiers mois de l'année, par rapport à la même période en 2018. La chute a été particulièrement marquée au second trimestre (-19,5%). Leur niveau avait été très élevé précédemment, mais le ralentissement reste massif, selon le communiqué.

Le chiffre d'affaires semestriel de la branche s'est rétracté de 1,9%. La baisse a, là aussi, été plus importante au deuxième trimestre (-2,6%). «Les grandes sociétés et les PME sont pareillement touchées.»

Les exportations ont, elles, reculé de 1% en glissement annuel, à 34,5 milliards de francs. La métallurgie (-6,2%), la construction des machines (-5,2%) et l'électrotechnique/électronique (-0,9%) ont été affectées. En revanche, les outils de précision ont progressé (+4,0%).

Par régions, les envois vers l'Union européenne (-1,5%) et l'Asie (-2,6%) ont souffert alors qu'ils ont augmenté en direction des Etats-Unis (+5,1%).

Accentuation des incertitudes mondiales

«La situation de l'industrie MEM s'est considérablement détériorée au cours du premier semestre», résume le document. Les perspectives se sont aussi aggravées. «Les risques existants, comme les conflits commerciaux et monétaires, un Brexit désordonné, les problèmes d'endettement de certains pays européens, se sont accentués.»

Ces incertitudes ont conduit à un refroidissement de certains marchés. De plus, l'évolution du franc fort a eu un impact négatif sur la compétitivité des prix. «Je suppose que la demande continuera à baisser. Dans le meilleur des cas, elle se stabilisera à un niveau inférieur au cours des douze prochains mois», a estimé Stefan Brupbacher, directeur de Swissmem, cité dans le communiqué.

De «meilleures conditions cadres» demandées

Au premier trimestre, le nombre d'employés de l'industrie MEM a progressé de 2,6% à 322'800 par rapport à la même période l'an passé. Les chiffres semestriels ne sont pas connus. «En raison de la baisse des entrées de commandes et de l'utilisation des capacités, Swissmem ne s'attend pas à une croissance de l'emploi dans les prochains mois.» Au contraire, des suppressions de postes et du chômage partiel ont été décidés au cas par cas.

La faîtière réclame de «meilleures conditions cadres» et en appelle aux instances politiques. Elle plaide pour la signature de l'accord-cadre avec l'Union européenne, mais aussi des traités de libre-échange avec l'Indonésie, le Mercosur et les Etats-Unis.

Au niveau intérieur, Swissmem souhaite un allongement de la durée du chômage partiel à 18 mois, contre 12. Par ailleurs, «une extension de l'Etat-providence (congé paternité par exemple) doit être évitée» car l'industrie ne peut pas supporter des coûts salariaux plus élevés.

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