Conjoncture France: secteur privé grevé par les gilets

ATS

14.12.2018 - 11:39

La grogne sociale exprimée par le mouvement des "gilets jaunes" depuis plus d'un mois a plombé l'activité du secteur privé en novembre dans l'Hexagone. (archives)
La grogne sociale exprimée par le mouvement des "gilets jaunes" depuis plus d'un mois a plombé l'activité du secteur privé en novembre dans l'Hexagone. (archives)
Source: KEYSTONE/EPA/IAN LANGSDON

L'activité du secteur privé en France est tombée en décembre à son plus bas niveau en deux ans et demi, se rétractant sous l'effet des manifestations et blocages des "gilets jaunes", selon un indice provisoire publié vendredi par le cabinet IHS Markit.

L'indice flash composite de l'activité globale établi par Markit chute très lourdement de près de 5 points, passant à 49,3 contre 54,2 en novembre. Un indice inférieur à 50 signale un repli de l'activité, et une valeur supérieure à cette limite traduit une expansion.

Cette contraction de l'activité reflète "notamment les perturbations liées au mouvement des gilets jaunes sur le territoire français", selon Markit.

Ces manifestants entrés en rébellion depuis près d'un mois contre la politique fiscale et sociale du gouvernement ont bloqué des routes et quelques dépôts pétroliers. De nombreux commerces ont par ailleurs dû fermer lors des quatre journées de manifestations nationales, émaillées pour certaines de violences et de pillages.

Le repli de l'activité survient "après un début de quatrième trimestre marqué par la relative bonne tenue de l'économie française", relève le cabinet.

De son côté, la Banque de France a abaissé jeudi soir à 1,5% sa prévision de croissance du PIB de la France pour 2018, après avoir divisé par deux lundi son anticipation pour le quatrième trimestre, de 0,4% à 0,2%.

Le cabinet IHS Markit précise que "c'est dans le secteur des services que les conséquences sont les plus marquées", avec le premier repli de ce secteur depuis juin 2016 et un indice à 49,6 en décembre, contre 55,1 le mois dernier

La production manufacturière, au plus bas en 44 mois, s'enfonce en décembre à 47,7 contre 50,0 en novembre, mais la chute est attribuée par les fabricants "à un ralentissement de la croissance dans le secteur de l'automobile plutôt qu'aux mouvements sociaux actuels", détaille Markit.

Enfin la croissance de l'emploi ralentit de nouveau en décembre pour atteindre son plus faible niveau depuis février 2017, tandis que les prix "continuent d'augmenter fortement à la fin du quatrième trimestre 2018, portés par la hausse du prix du carburant et des matières premières".

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