Conjoncture GB: croissance ralentie à 1,4% en 2018

ATS

29.3.2019 - 12:33

Alors que l'issue du Brexit est plus incertaine que jamais, la croissance britannique est retombée à 1,4%, son plus bas niveau depuis 2012. Sur le seul 4e trimestre, elle n'a été que de 0,2%.
Alors que l'issue du Brexit est plus incertaine que jamais, la croissance britannique est retombée à 1,4%, son plus bas niveau depuis 2012. Sur le seul 4e trimestre, elle n'a été que de 0,2%.
Source: KEYSTONE/EPA/WILL OLIVER

La croissance du PIB britannique a ralenti à 1,4% en 2018, freinée par un repli des investissements des entreprises sur fond d'incertitudes autour du Brexit, a annoncé vendredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Cette deuxième estimation officielle de l'ONS est inchangée par rapport à un premier calcul publié début février. La croissance britannique n'avait pas été aussi faible depuis 2012, année où elle s'était établie aussi à 1,4%. En 2017, le produit intérieur brut (PIB) avait augmenté de 1,8%.

Avec ce résultat, le Royaume-Uni a enregistré une croissance assez peu dynamique, mais somme toute proche de celle de la France (1,6%) ou de l'Allemagne (1,4%).

Au seul quatrième trimestre, le PIB britannique n'a cru que de 0,2% par rapport à celui du troisième, un sévère coup de frein après le 0,7% de croissance enregistré au troisième trimestre.

L'activité a été entravée notamment par un repli des investissements des entreprises (-0,9% au quatrième trimestre) qui ont chuté lors des quatre derniers trimestres sur fond d'incertitude autour du processus de Brexit. Les investissements publics ont en revanche progressé.

La consommation des ménages a aussi augmenté, que ce soit lors du quatrième trimestre (+0,3%) ou pendant toute l'année (+1,8%), mais sa croissance a nettement ralenti. Le pouvoir d'achat des familles a eu tendance à diminuer ou au mieux à stagner ces dernières années, même si un rebond s'est fait jour ces derniers mois. La confiance des ménages s'est aussi nettement détériorée en fin d'année, en pleine crise politique au Royaume-Uni autour du Brexit.

Le commerce extérieur a pour sa part pesé négativement sur la croissance, les exportations restant plus faibles que les importations.

Par secteur d'activité, la croissance a continué en 2018 d'être tirée par les services, prépondérants au Royaume-Uni (finance, distribution, transport, hôtellerie-restauration, etc.). Mais la croissance de ce pan d'activité fondamental est restée à son niveau le plus faible depuis 2011, a souligné l'ONS.

La production industrielle et la construction ont pour leur part connu toutes deux une année en dents de scie.

«L'économie britannique a rétrogradé en fin d'année, entravée par les incertitudes renforcées sur le Brexit et le ralentissement de l'activité mondiale», a expliqué Howard Archer, économiste à l'EY ITEM Club.

Les prévisions pour 2019 font état jusqu'à présent d'une tendance peu changée par rapport à 2018. Une moyenne de prévisions d'économistes indépendants sondés par le Trésor britannique prévoit ainsi une croissance de 1,3% pour cette année. Ces anticipations sont toutefois à prendre avec prudence car beaucoup dépendra de la suite du processus de Brexit.

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