CoronavirusGenève prend des mesures pour la viticulture
ATS
26.6.2020 - 19:12
Genève, troisième canton viticole de Suisse, va soutenir son secteur viti-vinicole particulièrement touché par les restrictions imposées par la lutte contre le coronavirus. Le Grand Conseil a accepté vendredi des mesures immédiates à hauteur de 2 millions de francs.
Déjà affecté par une situation difficile liée à des stocks importants à la fin 2019, le marché des vins indigènes s'est encore fortement dégradé. En cause, la fermeture des restaurants et l'annulation des festivals qui ont fait chuter les ventes de vins suisses de 40%.
Le projet de loi déposé par le Conseil d'Etat sur demande de l'Interprofession du vignoble et des vins de Genève prévoit de doubler la subvention fédérale récemment accordée pour le déclassement de vin AOC en catégorie de vin de table. L'objectif est d'écouler une partie des surplus actuels. Le Valais a également doublé cette aide fédérale.
Une autre mesure cible les producteurs de raisin en soutenant la surface cultivée et non la quantité de raisin produite. Enfin, l'aide au secteur passe par la promotion des vins genevois. La campagne «Swiss Wine Summer» est prolongée jusqu'à la fin de l'année. Elle octroie un bon de 200 francs pour un achat de 1'000 francs de vins genevois. Le projet de loi a été accepté à l'unanimité sauf trois abstentions.
Quotas à revoir
Toujours dans le but de préserver le vignoble genevois, le Conseil d'Etat a décidé de réduire la limitation de production du millésime 2020. Il diminue ainsi de 100 grammes par m2 les quantités de chasselas, riesling-sylvaner et du gamay. Ces trois cépages représentent près de la moitié de la production des vins AOC genevois.
«Ce problème n'est pas genevois mais général», a relevé Eric Leyvraz, député UDC et viticulteur. Il a appelé à soutenir une agriculture de proximité et a fustigé les conditions d'esclavagisme moderne dans les pays du sud de l'Europe producteurs de fruits et légumes. Le député Vert Philippe Poget a insisté pour sa part sur la nécessité de renégocier les quotas d'importation au niveau de la Confédération.