Glyphosate Glyphosate: autorisation annulée en France

ATS

15.1.2019 - 15:55

Le débat fait rage en France et en Europe, y compris en Suisse, sur la potentielle dangerosité du glyphosate, principe actif du Roundup de Monsanto, filiale depuis 2018 du géant allemand de la chimie Bayer. Ici à Morges en 2016
Le débat fait rage en France et en Europe, y compris en Suisse, sur la potentielle dangerosité du glyphosate, principe actif du Roundup de Monsanto, filiale depuis 2018 du géant allemand de la chimie Bayer. Ici à Morges en 2016
Source: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Le tribunal administratif de Lyon a annulé mardi l'autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360, un désherbant contenant du glyphosate commercialisé par Monsanto. Pour lui, une "erreur d'appréciation" a été commise au regard du principe de précaution".

Le tribunal a estimé que l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) avait commis cette erreur d'appréciation au regard du principe de précaution" en autorisant ce produit le 6 mars 2017.

Le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN) avait saisi en mai 2017 la justice pour réclamer le retrait de ce désherbant, utilisé notamment sur les cultures légumières et fruitières.

"Décision majeure"

"C'est une décision absolument majeure, car elle devrait concerner tous les Roundup, le tribunal considérant que tous les produits contenant du glyphosate sont probablement cancérogènes", s'est félicité l'avocate de la CRIIGEN, Me Corinne Lepage. Celle-ci a salué une décision judiciaire "très motivée".

Cette décision intervient alors que le débat fait rage en France et en Europe, y compris en Suisse, sur la potentielle dangerosité du glyphosate, principe actif du Roundup de Monsanto, filiale depuis 2018 du géant allemand de la chimie Bayer.

Depuis le 1er juillet 2015, l'Anses a procédé pour des raisons de sécurité sanitaires au retrait de 147 autorisations de mise sur le marché de produits contenant certaines substances actives, dont 126 produits à base de glyphosate associé à la tallowamine en juin 2016.

En Suisse, un rapport

En Suisse, le Conseil national a soutenu en septembre 2018 un postulat d'Adèle Thorens (Verts/VD) demandant au Conseil fédéral d'établir un rapport sur la question d'un abandon progressif du glyphosate. Le gouvernement est lui-même prêt à étudier l'opportunité et les modalités d'un éventuel arrêt progressif, avait alors rappelé le ministre de l'Economie de l'époque.

L'Union suisse des paysans et Agroscope travaillent déjà à des plans de sortie pour la Suisse, avait confirmé Johann Schneider-Ammann en réponse à une question d'un député. Mais en l'état, le ministre ne voyait pas de raison de justifier le retrait de cette substance.

Selon l'ex-conseiller fédéral, il est démontré qu'une interdiction d'utilisation en Suisse n'aurait qu'une influence marginale sur le niveau de résidu de glyphosate dans les denrées alimentaires disponibles sur le marché suisse. Les Chambres fédérales devraient à nouveau devoir se prononcer sur le sujet à la suite d'une initiative cantonale de Genève. A une très courte majorité, le parlement du canton du bout du lac demande lui l'interdiction pure et simple du produit.

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