Automobiles GM dopé par les gros véhicules aux USA

ATS

5.11.2020 - 16:52

Les ventes de GM ont été dopées aux Etats-Unis par la peur des transports en commun et l'envie de s'évader de centres urbains où les activités se sont fortement réduites. (archives)
Les ventes de GM ont été dopées aux Etats-Unis par la peur des transports en commun et l'envie de s'évader de centres urbains où les activités se sont fortement réduites. (archives)
Source: KEYSTONE/AP Courtesy of Tim O'Hara

Le constructeur automobile américain General Motors (GM) a profité au 3e trimestre de la demande aux Etats-Unis pour ses 4x4 de ville et ses pick-up, même si demeurent de nombreuses incertitudes autour de la pandémie et d'un nouveau plan de soutien à l'économie.

Son bénéfice net à bondi de 72% à 4 milliards de dollars (3,63 milliards de francs). Ajusté par action et hors éléments exceptionnels, référence des investisseurs nord-américains, le bénéfice s'élève à 2,83 dollars, là où les analystes anticipaient 1,38 dollar.

Son action bondissait de 4,2% dans les premiers échanges de la séance à Wall Street.

Les ventes de voitures avaient chuté au moment où le Covid-19 commençait à se propager à grande échelle dans le monde, au printemps.

Mais depuis, elles se sont reprises. Par peur des transports en commun, pour s'évader de centres urbains où les activités se sont fortement réduites, de nombreux Américains ont décidé d'acheter une voiture, neuve ou d'occasion.

Certains ont été aidés par les aides versées aux ménages par le gouvernement en début de pandémie.

Le nombre de véhicules vendus par General Motors aux Etats-Unis s'affichait encore en baisse de 10% au troisième trimestre par rapport à la même période en 2019.

Mais la demande a concerné principalement les SUV (4x4 de ville), pick-up (camionnettes à plateau) et crossover (croisement entre SUV et berline) comme la Chevrolet Blazer – des véhicules vendus plus chers et plus rentables que les berlines.

Les ventes du groupe ont aussi progressé de 12% en Chine, un marché important pour General Motors, avec un intérêt particulier pour les marques Buick et Cadillac.

Le géant de Detroit a également profité de la bonne tenue de sa branche de prêts pour l'achat d'automobile.

Son chiffre d'affaires s'est stabilisé à 35,48 milliards de dollars entre juillet et septembre.

Dans le même temps, le groupe a continué à mettre en oeuvre des mesures d'économie, plus de 200 millions de dollars sur le trimestre.

Son concurrent Ford, qui a aussi largement profité au troisième trimestre d'une demande solide pour ses pick-up, a annoncé la semaine dernière avoir dégagé un bénéfice net de 2,4 milliards de dollars sur la période.

Discussions en cours avec Nikola

«Cette année, et ce troisième trimestre, témoignent de la résilience de GM», a souligné la patronne de GM, Mary Barra, citée dans le communiqué. «Nous sommes entrés dans la pandémie en position de force et avons agi de manière décisive pour assurer la sécurité de nos équipes, conserver la trésorerie et préserver les liquidités», a-t-elle ajouté.

Le trimestre a aussi été marqué par l'annonce, début septembre, d'un partenariat d'ampleur avec le fabricant de camions électriques et à hydrogène Nikola. Mais des doutes ont rapidement émergé sur la réalité des activités de la jeune start-up et GM a décidé de renégocier les termes de l'accord.

Ces discussions sont «encore en cours», a souligné Mme Barra lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes jeudi sans donner plus de détails.

Le groupe fait face à de nombreuses incertitudes dans les mois à venir.

Sur les élections, «le délai observé pour finaliser le dépouillement était prévu», a souligné Mme Barra. «Je ne sais pas si cela ressemblera à la situation que nous avons eu en 2000», quand les Américains avaient dû patienter 36 jours avant la désignation du républicain George W. Bush comme vainqueur face au démocrate Al Gore, a souligné Mme Barra. Cet épisode avait à l'époque pesé sur leur consommation.

Autre source de flottement selon elle, la pandémie est plus que jamais présente aux Etats-Unis, près de 100.000 infections au coronavirus ayant été détectées mercredi dans le pays en 24 heures.

«On ne sait pas non plus ce qui va se passer avec le plan de soutien à l'économie» alors que les républicains semblaient en bonne position pour conserver leur majorité au Sénat, tandis que les démocrates étaient en passe de garder leur avance à la Chambre des représentants, a ajouté la dirigeante.

«Il y a beaucoup d'éléments mouvants en ce moment», a conclu Mme Barra.

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