Berne
Malgré les efforts de leurs associations, les personnes handicapées continuent de connaître de gros problèmes d'accès au marché du travail. Une journée d'actions de Procap dans huit villes romandes et six alémaniques avait pour but d'y sensibiliser la population.
"Nos stands ont connu un très bon accueil de la part des gens qui ont montré de l'intérêt au problème de l'intégration professionnelle", a dit samedi à l'ats Marie-Christine Pasche, responsable médias de Procap. Avec ses 21'000 membres, cette association se présente comme la plus grande organisation d'entraide en faveur des personnes handicapées.
Alors que Procap va à la rencontre de la population pour la troisième fois sous cette forme, elle revient cette année à la charge, après 2016, pour demander une meilleure intégration professionnelle des personnes avec handicap. L'association insiste car la situation ne s'améliore pas sur le marché du travail pour les personnes vivant avec un handicap.
Ainsi en Suisse, plus d'une personne fortement limitée sur deux (53%) est exclue du monde du travail, écrit Procap. De plus, la proportion de personnes qui ne travaillent pas est deux fois plus élevée chez les personnes avec handicap, soit de 28,7% contre 14,9% chez les valides. Plus grave, selon Procap, ces chiffres stagnent depuis 2007, avec même une hausse depuis 2011 de l'exclusion des personnes fortement limitées.
Face à cette situation, Procap accuse les pouvoirs publics d'inaction, alors que Berne a ratifié en 2014 la Convention de l'ONU relative aux droits des personnes handicapées, s'engageant à promouvoir une société inclusive. "Les autorités n'ont pourtant aucune stratégie globale ni plan concret d'action pour mettre en œuvre les mesures nécessaires au respect de ces textes s'agissant de l'intégration professionnelle", dénonce Procap.
Avec 25'000 personnes qui travaillent dans des ateliers protégés, selon les chiffres de l'INSOS, la faîtière de ces institutions, "on est loin de ces objectifs". C'est en effet une solution qui maintient les personnes avec handicap entre elles. Rien n'est fait dans ces structures pour que ces dernières puissent rejoindre le marché primaire de l'emploi, malgré les grands efforts qu'elles-mêmes déploient, souligne Procap.
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