Conjoncture L'économie allemande devrait ralentir

ATS

19.3.2019 - 11:59

«Au vu de la solide demande intérieure, une récession n'est pas prévue», nuance le comité des «Sages», un forum d'influents économistes conseillant le gouvernement allemand (archives).
«Au vu de la solide demande intérieure, une récession n'est pas prévue», nuance le comité des «Sages», un forum d'influents économistes conseillant le gouvernement allemand (archives).
Source: KEYSTONE/AP/MICHAEL PROBST

Le comité des «Sages», un forum d'influents économistes conseillant le gouvernement allemand, a nettement revu à la baisse mardi ses prévisions de croissance, refroidi par le ralentissement à l'export et la pénurie persistante de main-d'oeuvre.

Le produit intérieur brut (PIB) de la première économie européenne ne devrait croître que de 0,8% cette année, après 1,4% l'an dernier, soulignent les cinq experts dans leur rapport semestriel toujours très suivi.

En novembre dernier, ils attendaient encore 1,5% de croissance pour 2019, mais ils ont intégré le coup de froid de la fin 2018, qui a vu l'Allemagne frôler la récession technique en enchaînant un repli de 0,2% de son PIB au troisième trimestre puis une stagnation au quatrième trimestre.

Le pays, traditionnellement propulsé par son rayonnement à l'export, souffre d'un mélange de difficultés «temporaires» de production et d'un ralentissement mondial plus durable, diagnostiquent les experts.

Ses secteurs automobile et chimique ont été désorganisés par l'entrée en vigueur de nouvelles normes antipollution et par la sécheresse, mais pâtissent également de la faible demande de «marchés clés», allusion aux faiblesses de la croissance chinoise.

Côté offre, l'Allemagne vieillissante reste pénalisée par le manque de main-d'oeuvre qualifiée dans plusieurs secteurs ainsi que d'investissements insuffisants dans les capacités de production, poursuivent les économistes.

«Au vu de la solide demande intérieure, une récession n'est pas prévue», nuancent cependant les «Sages», insistant sur la dynamique favorable du marché de l'emploi, des salaires, de la consommation des ménages, du bâtiment et des investissements publics.

Pour l'an prochain, les experts voient l'économie allemande réaccélérer à 1,7% de croissance. Mais corrigé d'un facteur calendaire, soit le nombre élevé de jours travaillés, le PIB ne devrait plus croître que de 1,3%.

Ce pronostic reste par ailleurs soumis à des «risques très élevés», allant de l'incertitude entourant le Brexit au conflit commercial entre Etats-Unis, Union européenne et Chine.

Retour à la page d'accueil