Conjoncture L'industrie alimentaire en Alsace réclame une hausse des prix

ATS

4.10.2022 - 16:52

Les industries alimentaires alsaciennes tirent la sonnette d'alarme. Si elles ne peuvent pas répercuter les hausses des coûts de production, notamment ceux liés à l'énergie, elles craignent pour leur survie (photo prétexte).
Les industries alimentaires alsaciennes tirent la sonnette d'alarme. Si elles ne peuvent pas répercuter les hausses des coûts de production, notamment ceux liés à l'énergie, elles craignent pour leur survie (photo prétexte).
ATS

L'Association régionale des industries alimentaires (Aria) d'Alsace a réclamé mardi une prise de conscience collective des difficultés des entreprises du secteur face à l'envolée des prix de l'énergie. Elle exprime le besoin d'augmenter les prix des produits pour rétablir les marges.

4.10.2022 - 16:52

«On a une inflation en France à 8,4% sur les produits alimentaires, c'est très en dessous de l'Allemagne, à 15,8%, ou de l'Espagne, à 13,8%. Cela veut dire que la filière agro-alimentaire française a absorbé les surcoûts. Aujourd'hui ce n'est plus possible», a plaidé Sébastien Muller, président de l'Aria Alsace qui fédère 250 entreprises et près de 50'000 salariés.

«Aujourd'hui, on a besoin d'une prise de conscience rapide et d'un retour au juste prix pour que nos industries continuent à tourner», a-t-il complété lors d'une conférence de presse, défendant une hausse des tarifs des produits alimentaires.

Hausse des coûts de production

Sébastien Muller, également président de la Maison Le Pic, une PME familiale productrice de choucroute alsacienne, a fait part de hausses de 57% des prix de l'énergie en moyenne pour les entreprises du secteur en 2022, de 29% du coût des matières premières agricoles et de 26% du coût des emballages.

«Ce sont des augmentations importantes pour un secteur d'activité où les marges sont traditionnellement serrées», a-t-il conclu. «Les acteurs de la grande distribution doivent entendre les difficultés que nous rencontrons et nous permettre de procéder à des hausses de prix», a plaidé Edouard Haag, le président de la brasserie Meteor. «Si nous ne pouvons pas répercuter ces hausses, nos entreprises ne sont plus pérennes, et c'est ce tissu industriel qui va en pâtir».

L'Aria a également appelé le gouvernement à revoir son dispositif d'aide aux entreprises énergivores, en n'attribuant plus ces aides selon les dépenses énergétiques de l'année 2021, mais selon celles de 2022.

«Il ne faut pas punir les bons élèves, ceux qui ont fait des efforts tôt», a réclamé Nicolas Schulé, le président des Cafés Sati. Pour l'Aria, calculer les aides en fonction des dépenses énergétiques de 2021 revient à subventionner les entreprises qui n'avaient pas cherché à optimiser leur consommation énergétique avant l'envolée des cours du gaz et de l'électricité observée en 2022.

ATS