ConjonctureL'inflation poussée par les loyers en mai
md
7.6.2021 - 08:58
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07.06.2021, 08:58
07.06.2021, 11:31
ATS
L'indice des prix à la consommation (IPC) a évolué en mai pour le deuxième mois consécutif en zone positive, une évolution qui s'explique par la hausse des prix des loyers, des voyages à forfait internationaux et des légumes-racines. Par contre les légumes et fruits ainsi que les médicaments ont vu leurs prix reculer.
L'IPC a augmenté de 0,3% en mai sur un mois à 101 points, ce qui correspond à une progression de 0,6% sur un an, d'après l'Office fédéral de la statistique (OFS).
Le communiqué publié lundi précise que l'inflation sous-jacente, qui correspond au total sans produits frais et saisonniers, énergie et carburants, a progressé de 0,2% par rapport à avril 2021, comme par rapport au mois de mai de l'année dernière.
De leur côté, les produits indigènes se sont appréciés de 0,2% par rapport au mois précédant et par rapport à mai 2020, portant l'indice à 100,6, tandis qu'au niveau des produits importés, l'indice s'est établi à 102,5, soit un bond de 1,6% par rapport au printemps 2020 et une élévation plus modeste de 0,3% par comparaison mensuelle.
Selon la BNS, l'inflation devrait s'établir à 0,2% en 2021, 0,4% en 2022 et 0,5% en 2023, alors qu'à fin 2020 elle calculait encore un taux d'inflation de 0% pour cette année et de +0,2% pour l'année prochaine.
Une hausse qui ne devrait pas durer
Jack Allen-Reynolds, économiste en chef senior sur l'Europe chez Nordic & Swiss Economics, estime dans une analyse parue lundi que ces chiffres sont en ligne avec ses attentes. Il table sur une poursuite de la hausse de l'inflation ces prochains mois, essentiellement à cause de l'envolée des prix de l'or noir, mais il renouvelle ses précisions de chute des prix l'année prochaine. Pour lui, clairement cela amènera la Banque nationale suisse (BNS) à vouloir maintenir ses taux à leur niveau actuel sur le «très long terme».
Comme premier facteur de la poursuite du renchérissement en 2021, l'expert de Nordic & Swiss Economics invoque la reprise de la conjoncture qui pourrait mettre les prix sous pression à court terme. Dans l'habillement et les chaussures, par exemple, les ménages se manifesteront sans doute par un effet de rattrapage car en 2020 ils avaient mis leur consommation en veilleuse. Parallèlement, l'inflation des hôtels et restaurants s'est hissée à son niveau le plus élevé depuis dix ans (+1,6%).
M. Allen-Reynolds signale que les goulets d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement mondiale pourraient eux aussi générer une hausse des prix.
A l'échelle globale, alors que la reprise post-pandémie se profile et que l'inflation progresse, la question est désormais de savoir quelle banque centrale durcira sa politique monétaire le plus vite, ce qui rendrait sa monnaie plus attractive.
La Fed et la Banque centrale européenne (BCE) se gardent pour l'instant d'ouvrir la porte à une hausse des taux. A mi-mai, aux Etats-Unis l'inflation sur douze mois s'est fortement accélérée, à 4,2% par rapport à avril 2020, contre 2,6% en mars, selon l'indice des prix à la consommation CPI publié mercredi par le département du Travail. Quant au taux d'inflation annuel de la zone euro il s'est établi à 1,3% en mars 2021, contre 0,9% en février.