Inflation en Suisse Nouvelle hausse attendue mais le pire pourrait être passé

L'inflation devrait persister en Suisse l'année prochaine, mais selon plusieurs économistes, le pire pourrait être passé.

Les prix du pétrole ont rejoint des eaux plus calmes, le Brent évoluant actuellement sous les 90 dollars le baril. Une situation liée notamment aux craintes de récession de nombreux pays, de quoi modérer l'inflation.

«Les attentes des entreprises en termes de prix ont dépassé leur point culminant dans de nombreux secteurs, même si cela reste à un niveau élevé», a constaté l'économiste de Raiffeisen, Alexander Koch.

Nouvelle hausse attendue en janvier

Son homologue, Jörg Angele de Bantleon, est d'un avis similaire: «l'inflation a déjà dépassé son pic.»

Une nouvelle hausse est toutefois attendue en janvier, quand la forte hausse des prix de l'électricité sera prise en compte dans l'indice des prix à la consommation.

Même avec une faible pondération de l'indice de 2%, le bond de 3% annoncé des prix du courant devrait entraîner une progression de 0,6% de l'IPC, a calculé Karsten Junius de Safra Sarasin. L'expert table sur un plus haut du renchérissement au cours du premier mois de 2023.

Un net recul dès février

M. Koch pense qu'il atteindra un niveau insolite à court terme, voire unique, de 3,5%, alimenté par les adaptations de prix avec un certain retard. Avec le ralentissement économique mondial et la diminution des problèmes d'approvisionnement, le taux devrait rapidement rejoindre des eaux autour de 2%, selon lui.

La base de comparaison élevée, avec des prix de début 2022 déjà enrobés, auront aussi un effet modérateur. Alessandro Bee, d'UBS, s'attend à un net recul de l'inflation dès le second mois de l'année.

Franc fort et indice des prix à la consommation

Le franc fort devrait continuer à jouer son rôle, a ajouté M. Junius, constatant aussi que la pression salariale s'est révélée modérée jusqu'ici. De plus, la demande de biens s'est largement normalisée et les entreprises ont reconstitué leurs stocks, a complété Maxime Botteron de Credit Suisse.

L'indice des prix à la consommation devrait repartir à la hausse au second semestre, a souligné David Marmet de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), en raison des répercussions des hausse de loyers et des tarifs hospitaliers.

Les différents établissement suisses prévoient un renchérissement dans une fourchette entre +1,5% et +2,7% en 2023. La Banque nationale suisse (BNS) pronostique +2,4%.