Macro économieL'OMC prévoit une croissance du commerce mondial de 1,7% en 2023
sn, ats
5.4.2023 - 14:07
L'Organisation mondiale du commerce (OMC) prévoit une croissance de 1,7% du commerce mondial cette année, moins que celle qu'elle anticipait il y a quelques mois. Pour 2024, celle-ci devrait repartir en hausse, à 3,2%, a-t-elle annoncé mercredi à Genève.
Keystone-SDA, sn, ats
05.04.2023, 14:07
05.04.2023, 14:53
ATS
En octobre dernier, l'OMC estimait que la croissance atteindrait 1% en 2023. L'amélioration de cette évaluation est liée à l'assouplissement des contrôles liés à la pandémie de coronavirus en Chine, qui devrait libérer la demande de consommation accumulée dans le pays et stimuler le commerce international. En revanche, le volume des importations sur le continent américain et sur le continent européen devrait reculer cette année.
Egalement il y a six mois, l'OMC prévoyait que la croissance du commerce mondial s'établirait à 3,5% pour l'année dernière. Mais cette augmentation s'est limitée à 2,7%, en raison d'une fin d'année moins bonne.
Le commerce mondial doit faire face aux effets de la guerre en Ukraine, à «l'inflation obstinément élevée», à «une politique monétaire plus rigoureuse» et à l'incertitude des marchés financiers, selon l'OMC. Les effets de la pandémie de coronavirus en Chine sont également en cause.
Suisse proche des 20 meilleurs
Le commerce mondial «restera soumis à la pression de facteurs externes», estime la directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala. «Il est d'autant plus important que les gouvernements évitent une fragmentation» et renoncent aux restrictions au commerce», ajoute-t-elle.
L'année dernière, la Chine est arrivée largement première en termes d'exportations de marchandises, avec environ 15% de l'activité, loin devant les Etats-Unis. Comme annoncé récemment par l'OMC, celles de la Russie ont progressé en termes de valeur grâce à l'augmentation des prix des carburants, des céréales et des engrais. En revanche, elles semblent avoir un peu diminué en volume, affectées notamment sur les véhicules, les avions et les produits pharmaceutiques.
De leur côté, les exportations ukrainiennes ont reculé en termes de valeur de 30% sur un an. Celles des céréales, importantes pour l'approvisionnement alimentaire des pays africains, ont diminué de près de 15%. Cette situation s'est améliorée avec l'accord arraché par l'ONU entre Kiev et Moscou. La Suisse, avec une progression de 6% en termes de valeur, reste proche des 20 plus gros exportateurs.
Croissance du PIB à 2,4%
Côté importations, les Etats-Unis mènent largement devant la Chine. Là encore, la Suisse, avec une augmentation de 10%, est proche des 20 premiers. Parmi les autres indicateurs annoncés mercredi, l'OMC s'attend à une progression de 2,4% du Produit intérieur brut (PIB) cette année. Celui-ci devrait même augmenter de 2,6% l'année prochaine.
«Il est probable» que les effets de la pandémie et les tensions politiques grandissantes auront toujours une influence sur le commerce mondial cette année, renchérit l'économiste en chef de l'OMC, Ralph Ossa. «Les hausses de taux d'intérêt dans les économies avancées ont aussi révélé des faiblesses dans les systèmes bancaires qui pourraient aboutir à une instabilité financière plus large s'il n'y est pas remédié», ajoute celui qui a dirigé le département d'économie à l'Université de Zurich.
«Les gouvernements et les organismes de réglementation devront être attentifs» dans les prochains mois, a-t-il dit sans s'exprimer sur le cas de Credit Suisse.