FranceL'Opéra de Paris bénéficiaire pour la première fois depuis 2017
ATS
20.3.2024 - 18:03
L'Opéra de Paris est redevenu bénéficiaire en 2023, pour la première fois depuis 2017, notamment grâce «au retour du public dans les salles» et à un record de visites du Palais Garnier, a annoncé l'institution française mercredi.
Keystone-SDA
20.03.2024, 18:03
20.03.2024, 18:27
ATS
L'Opéra de Paris réunit l'Opéra Bastille, salle moderne inaugurée en 1989, et le Palais Garnier, écrin du XIXe siècle classé monument historique.
L'an passé, l'institution a dégagé un bénéfice de 2,3 millions d'euros, grâce à la fois au retour du public (68 millions de recettes de billetterie, jauge physique moyenne de 93%), au niveau historique des recettes des visites du Palais Garnier (1,2 million de visiteurs), au développement du mécénat (23,5 millions d'euros de recettes) et à des dépenses contenues.
«C'est une nette amélioration de notre situation», s'est félicité son directeur général, l'Allemand Alexander Neef, lors d'une conférence de presse, en évoquant également «une dynamique encourageante» pour 2024.
L'institution a annoncé une riche programmation pour la prochaine saison, avec une grille tarifaire sensiblement identique (de 10 à 220 euros).
Elle proposera notamment le prologue de la tétralogie de Wagner, «L'Or du Rhin», dans sa version mise en scène par l'Espagnol Calixto Bieito.
Chef d'orchestre gréco-russe
Le chef d'orchestre gréco-russe Teodor Currentzis viendra diriger «Castor et Pollux», de Rameau, avec son complice metteur en scène, l'Américain Peter Sellars.
«Inviter un grand chef d'orchestre dans un contexte qui est le sien et le nôtre, qui est difficile, me semblait juste», a déclaré Alexander Neef, alors que Teodor Currentzis a été déprogrammé d'un grand festival viennois.
«Par rapport à un artiste qui travaille toujours en Russie, évidemment, nous nous sommes posé la question», a-t-il dit, rappelant la politique de l'institution depuis le début de la guerre en Ukraine: «Nous n'engageons plus des artistes russes qui se sont prononcés en faveur de la guerre ou du régime de Poutine, mais on ne leur demande pas non plus de se déclarer contre».
Alexander Neef, qui vient d'être reconduit pour un second mandat jusqu'en 2032 sur décision du président Emmanuel Macron, a par ailleurs annoncé qu'un «processus» allait être engagé «pour recruter un nouveau directeur musical dans les meilleurs délais». Le poste est vacant depuis le départ surprise, il y a un an, du Vénézuélien Gustavo Dudamel.
Côté danse, parmi les créations, la chorégraphe israélienne Sharon Eyal a décidé d'adapter une de ses pièces avec la technique des pointes, pour les danseurs de la compagnie, ce qui s'inscrit dans le souhait du directeur de la danse José Martinez, arrivé il y a un peu plus d'un an, de faire entrer le chausson de pointe dans les ballets contemporains.
Interrogé sur le fait que seul un ballet, sur 15 programmés, était signé d'une chorégraphe, José Martinez a assuré que le chemin vers la parité «allait s'inscrire dans les saisons à venir».