Le PS dénonce L'UDC fait une «confiance aveugle» au président de la BNS

om, ats

1.3.2024 - 15:58

L'UDC regrette l'annonce de la démission du président de la Banque nationale suisse (BNS) Thomas Jordan, qui jouissait d'une «confiance presque aveugle» du parti. Le PS critique de son côté la «monarchie héréditaire» qui règne à la BNS.

Le PS déplore que M. Jordan a quasiment désigné lui-même son successeur, estimant qu'il est temps de nommer une femme (archives).
Le PS déplore que M. Jordan a quasiment désigné lui-même son successeur, estimant qu'il est temps de nommer une femme (archives).
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Le Conseil fédéral a tenu à remercier M. Jordan pour son «engagement total» au sein de la Banque nationale suisse, a indiqué son porte-parole André Simonazzi vendredi devant les médias à Berne. Le Conseil fédéral est l'organe qui va nommer son successeur ou sa successeuse, sur la base d'une proposition du conseil de la banque, a-t-il encore précisé.

Pour l'UDC, Thomas Jordan «était un garant de la stabilité de la BNS», a déclaré le chef du groupe parlementaire Thomas Aeschi à Keystone-ATS. Le parti souhaite qu'une personnalité similaire lui succède à la tête de l'institution, ajoute le Zougois, qui préside la commission de l'économie du Conseil national.

Le temps d'une femme

Le PS se montre, lui, plus critique. Il réclame la fin de la «monarchie héréditaire» à la BNS.

Il déplore que M. Jordan a quasiment désigné lui-même son successeur, Martin Schlegel, l'actuel vice-président qui devrait le remplacer à la tête de la banque. En fait, il est temps de nommer une femme et d'élargir le directoire, selon les socialistes.

Le parti exige du futur président que la BNS procède à nouveau à des versements d'argent, comme l'exige la Constitution fédérale. Celle-ci donne en effet «deux missions claires» à la BNS: mener une politique monétaire qui serve les intérêts généraux du pays et distribuer deux tiers de son bénéfice aux cantons.

Or, depuis la fin de la politique des taux d'intérêt négatifs, la BNS a versé plus de huit milliards de francs d'intérêts aux banques, alors que la Confédération et les cantons n'ont rien reçu, déplore le PS. Qui exige aussi que la BNS prenne en compte des objectifs de durabilité dans ses placements.

Stabilité des prix garantie

Les Vert'libéraux ont salué pour leur part le travail solide du Bâlois, qui a fait preuve de calme en période de turbulences. La stabilité des prix est garantie, estime le PVL.

Le parti attend du prochain président qu'il adopte la même attitude, qu'il prenne mieux en compte les risques climatiques dans sa stratégie de placement et qu'il se penche sur la crise de Credit Suisse.

Pour economiesuisse, Thomas Jordan a pu plus ou moins garantir la stabilité des prix, comme l'a écrit Rudolf Minsch, économiste en chef de l'organisation faîtière de l'économie. La BNS a manœuvré avec prudence dans des eaux difficiles.

Thomas Jordan a fermement rejeté les exigences qui voulaient mettre la Banque nationale sous la coupe de la politique. Cela doit également être le cas sous la nouvelle présidence de la BNS.

Le directoire de la Banque nationale, composé de trois membres, comprend le président et deux vice-présidents. Le Conseil fédéral les nomme sur proposition du Conseil de banque de la BNS.