Prolongement de la criseLa banque américaine PacWest prise pour cible à Wall Street
ATS
5.5.2023 - 00:53
La bourse de New York a dirigé jeudi ses attaques sur une nouvelle banque, PacWest. L'établissement régional a été laminé pour avoir évoqué un possible rachat, prolongeant la crise du secteur qui dure depuis deux mois, sans espoir d'une issue rapide.
Keystone-SDA
05.05.2023, 00:53
05.05.2023, 08:02
ATS
Sur la seule séance de jeudi, la banque basée à Los Angeles a fondu de 50% en bourse. Sa capitalisation s'est érodée de près de 90% depuis le début de la crise du secteur. Elle suit une trajectoire similaire à celle de First Republic, rachetée en urgence lundi par JPMorgan Chase, et est désormais considérée comme le nouveau maillon faible du système.
Pacific Western, ou PacWest, est la 53e banque américaine par la taille des actifs, évalués à 41 milliards de dollars à la fin 2022. Dans sa chute, l'établissement a entraîné avec lui tout le secteur, jeudi, en particulier la banque de Phoenix (Arizona) Western Alliance (-38%) et la texane Comerica (-12%).
«Cercle vicieux»
Western Alliance a démenti une information du Financial Times, selon laquelle elle se serait mise en quête d'un acquéreur. Dans la foulée des enseignes régionales Wells Fargo (-4,25%) ou Bank of America (-3,12%) ont aussi souffert. Des grands noms de la place qui ont pourtant tiré leur épingle du jeu depuis le début de la crise en attirant à eux des dizaines de milliards de dépôts venus des banques régionales.
«On n'a pas eu de période de calme après le rachat de First Republic», a relevé Edward Moya, d'Oanda. «La cible s'est déplacée d'une banque vers une autre et le secteur est en difficulté». «Il semble que la peur ait totalement pris le contrôle», a abondé Alexander Yokum, analyste de CFRA spécialisé dans les banques régionales. «C'est un cercle vicieux.»
Mercredi, après la clôture de Wall Street, les dirigeants de PacWest ont indiqué, dans un communiqué, «examiner toutes les options stratégiques» et avoir été approchés «par plusieurs partenaires et investisseurs potentiels». «Les discussions se poursuivent», ont-ils précisé.
Le message se voulait rassurant, PacWest indiquant ne pas avoir enregistré de retraits exceptionnels après le rachat, lundi, de First Republic par JPMorgan Chase, à la suite de sa prise de contrôle par les autorités américaines pour éviter une faillite. Au premier trimestre, PacWest a néanmoins vu ses dépôts fondre de 17%, selon les résultats publiés la semaine dernière.
Pour Alexander Yokum, l'enseigne a contre elle, outre cette contraction de ses dépôts, le fait d'être basée en Californie et d'avoir pour clients de nombreux acteurs du capital investissement, comme Silicon Valley Bank (SVB), dont la défaillance a initié la crise bancaire.