Politique monétaireLa BNS accélère les ventes de devises au troisième trimestre
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30.12.2022 - 11:37
La Banque nationale suisse (BNS) est intervenue plus massivement sur le marché des changes au troisième trimestre pour soutenir le franc. En vendant des monnaies étrangères, elle a renforcé la devise nationale, protégeant ainsi en partie la Suisse de l'inflation.
Keystone-SDA, al
30.12.2022, 11:37
30.12.2022, 11:38
ATS
Entre juillet et septembre, l'institut d'émission s'est défait de devises étrangères pour 739 millions de francs, selon les statistiques publiées vendredi par la BNS. Le partiel précédent, elle n'avait injecté que l'équivalent de 5 millions sur le marché et au premier trimestre la banque centrale helvétique avait encore acquis pour 5,7 milliards de monnaies étrangères.
Sur l'ensemble de 2021, la BNS avait racheté pour 21,1 milliards de francs de devises pour empêcher une appréciation trop importante du franc.
Mais à la flambée mondiale de l'inflation, la BNS a changé de tactique. Pour freiner une inflation importée, l'institut d'émission laisse désormais le franc s'apprécier. La force de la monnaie suisse, qui est passée mi-juillet sous la parité avec l'euro, permet en effet aux entreprises helvétiques effectuant des achats à l'étranger de limiter l'impact de l'inflation.
Lors de sa précédente réunion de politique monétaire le 15 décembre, la BNS avait indiqué qu'elle était «disposée à être active au besoin sur le marché des changes afin de garantir des conditions monétaires appropriées».
Des achats de devises pas exclus
Son président Thomas Jordan avait alors rappelé que depuis le début de l'année, le cours du franc s'est apprécié d'environ 4% en valeur pondérée par le commerce extérieur. «Cette appréciation a permis de limiter l'inflation importée et par conséquent de freiner l'inflation en Suisse», avait-il illustré.
Revenant sur les ventes de devises, M. Jordan avait dit: «C'est ce que nous avons fait ces derniers mois, afin de garantir des conditions monétaires appropriées. Nous le ferons également à l'avenir lorsque cela sera indiqué du point de vue de la politique monétaire.»
Mais le dirigeant avait également laissé entendre que la BNS restait également disposée «à acheter des devises si une pression excessive à l'appréciation du franc se faisait sentir».
Cette politique semble pour l'heure porter ses fruits, à en juger le taux de changes du franc face à l'euro, principale monnaie des échanges commerciaux de la Suisse. La paire de devises s'est maintenue depuis juillet sous la parité et évoluait vendredi à 0,9843 EUR/CHF.