InvestissementsLa BNS refuse de ne miser que sur des critères environnementaux
wk, ats
28.10.2021 - 09:59
La Banque nationale suisse (BNS) ne veut pas axer sa politique d'investissements uniquement sur des critères environnementaux. Elle n'a pas pour mission de rendre le monde plus vert, selon Andrea Maechler, membre de la direction. Le WWF déplore.
Keystone-SDA, wk, ats
28.10.2021, 09:59
28.10.2021, 10:04
ATS
La BNS doit rester flexible dans ses investissements afin de remplir ses objectifs en matière de politique monétaire, a déclaré Mme Maechler mercredi à Zurich. Elle constitue son portefeuille d'action en fonction de plusieurs indices pondérés, ce qui limite les placements répondant uniquement à des critères environnementaux.
La Banque centrale n'achète cependant pas d'actions dans des entreprises dont l'activité principale est l'extraction du charbon, poursuit Mme Maechler. Elle a en outre réduit la part de ses investissements dans le secteur énergétique: au cours des dix dernières années, elle est passée de 11% à 3%, un recul lié à l'évolution des valeurs sur ce marché.
Critiques des milieux écologistes
Les défenseurs de l'environnement demandent depuis longtemps au secteur financier d'user de son influence en faveur d'entreprises actives pour le climat. Le WWF a publié jeudi les premiers résultats d'une étude évaluant les mesures prises par les banques centrales et les superviseurs pour intégrer les problématiques environnementales dans leur mandat d'activité.
Résultat: la BNS et l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) sont loin de répondre aux exigences liées à la crise climatique et à la perte de biodiversité. A l'échelle mondiale, aucune banque centrale ou superviseur n'utilise pleinement les instruments pour limiter les risques financiers liés à la crise climatique.
Le WWF exige de la BNS et de la FINMA qu'elles prennent mieux en compte les risques financiers liés au climat. Il demande une feuille de route montrant comment intégrer ces risques dans toutes les activités, incluant non seulement les investissements mais aussi les réserves et les liquidités.
Enfin, la FINMA doit publier un examen annuel des produits financiers proposés en Suisse afin de lutter contre les informations trompeuses et d’écoblanchiment, dit «greenwashing».
«L’un ne se fera pas sans l’autre: la transition vers une économie durable ne pourra pas se faire sans le système financier. Et le système financier ne pourra pas se maintenir sans une transition vers une économie durable», selon Maud Abdelli, responsable de l'initiative «Greening Financial Regulation du WWF, citée dans le communiqué du WWF.