Devises numériques La BoE envisage sa propre monnaie virtuelle

ATS

3.9.2020 - 18:22

Selon le patron de la BoE Andrew Bailey, les cryptodevises traditionnelles comme le Bitcoin, dont le cours est très volatil, n'ont rien à voir avec de la monnaie, mais sont plutôt des actifs financiers. (archives)
Selon le patron de la BoE Andrew Bailey, les cryptodevises traditionnelles comme le Bitcoin, dont le cours est très volatil, n'ont rien à voir avec de la monnaie, mais sont plutôt des actifs financiers. (archives)
Source: KEYSTONE/EPA/SASCHA STEINBACH

La Banque d'Angleterre «explore» les opportunités et les problèmes que poserait une monnaie virtuelle issue d'une banque centrale, a déclaré jeudi Andrew Bailey, le gouverneur de l'institution.

«Créer une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) permettrait un plus large accès à de la monnaie de banque centrale», a expliqué le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) au cours d'une conférence en ligne sur les cryptomonnaies.

«Mais tout lancement d'une CBDC nécessite un examen préalable minutieux, afin d'explorer pleinement toutes les questions et implications et de prendre une décision en connaissance de cause, y compris en s'assurant qu'il y aurait une demande pour une telle proposition», a-t-il averti, précisant que la Banque d'Angleterre s'y était attelée.

Il a également rappelé que les «stablecoins», des devises virtuelles dont le cours est stable, a contrario du très spéculatif bitcoin, devaient offrir un niveau de garantie et de protection équivalent au système bancaire traditionnel. Ce qui selon lui, n'est pas encore le cas.

Quant aux cryptomonnaies historiques, dont le cours est très volatil, «elles n'ont rien à voir avec de la monnaie», a-t-il jugé, y voyant plutôt des actifs financiers.

Ces réflexions de la Banque d'Angleterre sur les moyens de paiement du futur sont d'autant plus importantes que l'utilisation de l'argent liquide décline chaque année au Royaume-Uni, la pandémie de Covid-19 ayant fortement accéléré l'abandon progressif des billets et des pièces.

«Au point le plus bas lors du confinement au Royaume-Uni, en avril, le nombre de retraits en liquide était 60% inférieur par rapport à la même période de l'année précédente», a expliqué M. Bailey.

Si la situation s'est quelque peu améliorée, le nombre de retraits était toujours à -40% sur un an en juillet.

La Banque d'Angleterre n'est pas la seule à travailler sur l'hypothèse d'une monnaie virtuelle issue d'une banque centrale.

En janvier, la Banque des règlements internationaux (BRI) avait annoncé la création d'un groupe de travail dédié à cette question et réunissant, outre la BoE, la Banque centrale européenne (BCE), la banque centrale de Suède (Riksbank) ainsi que la Banque du Canada (BoC), celle du Japon (BoJ) et de Suisse (BNS).

Et fin 2019, 80% des banques des 66 banques centrales interrogées avaient lancé des travaux sous une forme ou une autre, avait indiqué la BRI. Mais 70% d'entre elles avaient répondu qu'un lancement de versions numériques de leur monnaie était encore «peu probable» dans un «futur proche».

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