L'espoir de recevoir une équivalence boursière de la part de l'Union Européenne demeure pour l'exploitant de la place zurichoise. "Une décision pourrait tomber juste avant Noël", a déclaré à AWP le directeur général de SIX Swiss Exchange Jos Dijsselhof.
L'année dernière l'équivalence limitée à une année avait en effet été annoncée le 21 décembre. Sans cette équivalence boursière, les courtiers de l'Union Européenne ne pourraient pas participer au négoce à la Bourse suisse. L'UE essaye ainsi de faire pression sur la Suisse dans le cadre des négociations sur un accord institutionnel entre les deux parties, qui durent bientôt cinq ans.
Pour protéger sa place financière, le Conseil fédéral a annoncé vendredi dernier l'introduction d'un nouveau "régime de reconnaissance" pour les plateformes de négociations étrangères, dont l'entrée en vigueur est planifié le 1er janvier 2019 en cas d'absence d'équivalence boursière.
Les traders de l'UE peuvent continuer à traiter des titres en Suisse. Quand les actions suisses ne sont pas systématiquement et régulièrement négociées dans l'UE, elles ne tombent sous sa régulation et aucune équivalence n'est nécessaire.
Grâce à cette mesure d'urgence du gouvernement helvétique, des assurances ou des caisses de pension européennes, ayant beaucoup investi dans les actions suisses, pourront continuer à le faire.
Pour le moment environ 70% du négoce d'actions suisses a lieu à la Bourse suisse, SIX, et 30% dans l'UE. Ces 30% pourraient être échangés sur SIX et faire monter les volumes qui y sont négociés. "Pour nous, la priorité reste cependant l'obtention d'une équivalence boursière", a répété le CEO dont l'établissement salue la mesure du Conseil fédéral.
L'incertitude demeure
Le patron du régulateur de la Bourse suisse admet cependant que si l'Union Européenne venait à ne pas accorder d'équivalence boursière, cela entraînerait une certaine incertitude, malgré la mesure du Conseil fédéral.
Des courtiers pourraient miser sur la retenue dans un premier temps et moins négocier les actions helvétiques. Le CEO exclut cependant une chute du négoce.
"Je pense que le marché (européen) comprend entre-temps très bien la situation", a assuré M. Dijsselhof.
Les places européennes où les titres suisses sont négociées actuellement ont par ailleurs commencé à plaider en faveur de la place zurichoise. "Elles comprennent que sans équivalence pour la Suisse, elles ne peuvent pas offrir (à leurs clients) des titres suisses", a-t-il expliqué.
"Nous exerçons un lobby très agressif pour une équivalence", de la place suisse a déclaré lundi à Reuters le chef de la Bourse londonienne Aquis, Alasdair Haynes
Des valeurs vedettes du SMI telles que Nestlé, Novartis, UBS sont en effet régulièrement négociées à Londres.
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