OMCLa cheffe demande de répondre aux «crises sans précédent»
sn, ats
12.6.2022 - 12:58
La patronne de l'OMC Ngozi Okonjo-Iweala appelle les 164 Etats membres à répondre «aux crises sans précédent» actuellement. Elle a demandé dimanche aux ministres qui se réunissent cette semaine à Genève «une volonté politique». «Ce ne sera pas facile», admet-elle.
Keystone-SDA, sn, ats
12.06.2022, 12:58
12.06.2022, 13:02
ATS
Devant la presse, la Nigériane a ajouté n'avoir jamais observé «autant de conflits simultanés», de la pandémie à la guerre en Ukraine, et ses effets sur les approvisionnements énergétiques et alimentaires, en passant par le changement climatique. La directrice générale s'est dite «prudemment optimiste» sur la possibilité d'un ou deux accords.
Elle a souhaité un accord sur la réponse du commerce mondial à la pandémie. Des textes sont sur la table avec encore des divergences. Mais le fait qu'ils soient discutés est «une avancée» importante pour l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a-t-elle encore ajouté, saluant aussi un paquet de compromis.
Les pays en développement auront accès aux technologies contre le coronavirus, sans pour autant affecter l'innovation, a-t-elle ajouté. Et d'appeler les ministres désormais à une «volonté politique» pour aboutir.
Brevets au centre
Les blocages ont été importants pour la levée provisoire des brevets sur les technologies contre le Covid-19, levée à laquelle certains acteurs dont la Suisse et les entreprises pharmaceutiques sont opposées.
Berne, notamment le ministre de l'économie Guy Parmelin, est sous pression depuis de nombreux mois d'ONG comme Médecins Sans Frontières (MSF) et des syndicats pour céder sur cette question. Ces derniers mois, les discussions se sont resserrées autour de quatre acteurs, l'UE, les Etats-Unis, l'Inde et l'Afrique du Sud, ce qui a provoqué la colère de la Suisse.
Berne est plutôt favorable à des licences volontaires et estime que ce dispositif ne répondra pas aux problèmes tant que les capacités de production ne sont pas améliorées dans ces Etats. Mais elle n'est pas contre une composante de propriété intellectuelle si celle-ci fait partie d'un paquet plus large contre la pandémie, notamment sur le commerce et la santé.
ONG et pharma pas contents
L'ONG MSF n'est pas contente de la situation actuelle de la discussion. De leur côté, les entreprises pharmaceutiques répètent régulièrement que le nombre de doses sur le marché dépasse désormais les besoins. Les problèmes sont davantage liés à la distribution, selon elles.
Autre attente importante de la ministérielle, les Etats cherchent un arrangement sur la pêche après plus de 20 ans de négociations sur les subventions, estimées jusqu'à 54 milliards de dollars par an. L'objectif est d'interdire celles pour un navire qui mènerait une pêche illégale, non déclarée ou non réglementée. Mais aussi celles pour la surpêche dans des zones déjà trop utilisées.
«Le moment est venu» d'atteindre un accord, selon Mme Ngozi. Selon l'ONU, 90% des stocks marins sont exploités ou surexploités. Dans un projet d'accord, des exemptions sont prévues pour les pays pauvres et ceux en développement avec un volume de pêche peu élevé, mais les divisions subsistent sur leur durée.