Sports d'hiver La Compagnie des Alpes ne craint pas la crise énergétique

afp

6.12.2022 - 14:57

Malgré la crise énergétique et l'inflation, la Compagnie des Alpes entend continuer sur sa lancée en 2023, après avoir renoué avec les bénéfices annuels surpassant ses résultats d'avant-pandémie.

La Compagnie des Alpes a vu pour la première fois les recettes de ses parcs de loisirs dépasser celles des stations de ski. (archives)
La Compagnie des Alpes a vu pour la première fois les recettes de ses parcs de loisirs dépasser celles des stations de ski. (archives)
ATS

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Du 1er octobre 2021 à la fin septembre 2022, le leader mondial d'exploitation de domaines skiables et propriétaire de parcs de loisirs a réalisé un bénéfice net de 114,4 millions d'euros (presque autant en francs), en hausse de 83,9% par rapport à 2018/19 avant la crise sanitaire. Son chiffre d'affaires a progressé de 17,8% à 958,5 millions d'euros.

«Il y a un an, on se battait au sujet du pass sanitaire pour les remontées mécaniques et finalement on a eu un bon niveau de fréquentation dans les domaines skiables», a déclaré le directeur général Dominique Thillaud lors de la présentation des résultats.

Le chiffre d'affaires des domaines skiables (La Plagne, Les Arcs, Tignes, Méribel...) a progressé de 12,8% par rapport à l'avant-pandémie à 455,5 millions d'euros malgré l'absence de la clientèle britannique jusque mi-janvier. Le revenu par journée-skieur est en progression de plus de 13%.

Pour la première fois, les ventes des Parcs de Loisirs (Fururoscope, Parc Astérix, Walibi, musée Grévin...) sont supérieures aux domaines skiables avec un saut de 23,1% à 468,5 millions d'euros. La fréquentation des parcs en hausse de 6% dépasse les 10 millions de visiteurs et la dépense moyenne par visiteur a progressé d'environ 17%.

Malgré sa dépendance à l'électricité, que ce soit dans les stations de ski ou les parcs de loisirs, la Compagnie des Alpes anticipe pour 2023 une progression de son chiffre d'affaires «conforme à la trajectoire pré-Covid» et une rentabilité (via l'excédent brut opérationnel, EBO) équivalente à l'exercice 2021/2022 hors éléments non récurrents.

L'excédent brut opérationnel (EBO) du groupe sur l'exercice 2021/2022 a fait un bond de 40,1% sur un an. La hausse est de 21% hors éléments non récurrents (aides liées à la crise sanitaire et à l'indemnisation d'un sinistre en Belgique).

Panneaux photovoltaïques et projets hydroélectriques

L'électricité représentait en 2022 les deux-tiers des dépenses énergétiques du groupe qui consomme 99 GWh d'électricité pour les domaines skiables (équivalent d'une ville de 45'000 habitants sur un an, NDLR) et 41 GWh pour les parcs de loisirs. Sur 2021/2022, «l'électricité représente 2,6% du chiffre d'affaires», selon Loïc Bonhoure, directeur général délégué du groupe.

La Compagnie des Alpes a pour objectif en 2023 de réduire ses consommations de 8 à 10% notamment par une réduction de consommation énergétique mais aussi par la production de neige de culture de préférence avant le 31 décembre pour des raisons tarifaires.

A court terme, la Compagnie des Alpes a renégocié ses contrats. «Avant mesure de sobriété et avant les aides éventuelles de l'état, nous estimons que le coût de l'électricité va augmenter de 2,6 fois par rapport à l'exercice précédent», a expliqué Loïc Bonhoure. Le groupe se dit cependant «très serein» tablant sur la sobriété et les aides gouvernementales annoncées.

«Nous devons nous adapter par la sobriété et éventuellement des ajustements tarifaires, mais ne jamais dégrader le service offert aux clients», a insisté auprès de l'AFP Dominique Thillaud qui «ne craint pas» non plus les coupures de courant cet hiver.

Sur le long terme, la Compagnie des Alpes souhaite être moins dépendante du marché de l'électricité et développe sa propre production au travers de panneaux photovoltaïques sur les parkings de ses parcs et des projets hydroélectriques dans les domaines skiables.

«Il n'est pas question que l'augmentation du prix de l'électricité ait un impact sur nos salariés et/ou nos investissements», a souligné Dominique Thillaud, «d'une manière générale, les salariés seront protégés de l'inflation, par une manière qui sera à négocier lors des NAO (négociations annuelles obligatoires)».

A la Bourse de Paris, le titre reculait de 1,70% à 13,86 euros vers 12H30, dans un marché en baisse de 0,29%. Depuis le 1er janvier, il progresse de 0,43%.