Contexte internationalLa croissance économique vaudoise revue à la baisse
sj, ats
18.4.2023 - 12:45
La croissance de l'économie vaudoise devrait être moins bonne cette année en raison du contexte international difficile. Elle devrait afficher un recul à +1,2%, contre +2,6% en 2022. Le marché de l'emploi reste en revanche solide et le moral des entrepreneurs bon.
Keystone-SDA, sj, ats
18.04.2023, 12:45
18.04.2023, 14:01
ATS
Le produit intérieur brut (PIB) du canton devrait atteindre 1,2% en 2023, puis progresser à 1,5% en 2024, ont indiqué mardi les partenaires de Conjoncture vaudoise, la Banque cantonale vaudoise (BCV), la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie (CVCI) et l'Etat de Vaud représenté par le Service de la promotion de l'économie et de l'innovation (SPEI) et Statistique Vaud.
«La robustesse de l'économie domestique dans le canton compense en partie les effets du manque de dynamisme de la conjoncture mondiale», relèvent-ils parallèlement. Si le moral des entreprises est en repli dans l'industrie, qui dépend de la demande étrangère, il se révèle solide dans d'autres activités tournées vers la clientèle domestique, comme le commerce de détail ou les services.
Cette robustesse s'explique par «la diversité et l'hétérogénéité des entreprises sur sol vaudois, dont le tissu économique s'est régénéré depuis la crise des années 90. Il y a à la fois des petites PME et des multinationales, beaucoup d'innovation, des secteurs variés allant des nouvelles technologies à l'alimentaire en passant par l'horlogerie», explique Patrick Zurn, responsable économique à la CVCI.
A cela s'ajoute une «dynamique démographique positive avec toujours plus de consommateurs qui consomment», complète et résume Jean-Pascal Baechler, conseiller économique à la BCV.
Niveau d'incertitude élevé
Sur le plan national, le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) a aussi revu à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année, passant de 2,1% en 2022 à 1,1% pour ensuite remonter à 1,5% en 2024.
Le niveau d'incertitude reste élevé pour l'économie du canton en raison notamment de l'inflation. «La prévisibilité est presque impossible, elle doit pratiquement se faire à la semaine. Cette navigation à vue vaut aussi pour les PME», commente M. Zurn.
La Commission de la conjoncture vaudoise met en garde contre le resserrement des politiques monétaires opéré par les banques centrales, l'évolution du cours du franc ou encore l'évolution des relations avec l'Union européenne (UE). Mais elle note en même temps la réouverture de la Chine et le retour à la normale des circuits d'approvisionnement. «L'accélération économique chinoise est clairement la bonne nouvelle», soulignent ses responsables.
L'hôtellerie-restauration va mieux
Selon les secteurs, certaines branches devraient afficher une croissance de plus de 2% comme la chimie-pharma et le commerce. En souffrance depuis 2020, l'hôtellerie-restauration progresse au même niveau. «Cela reflète un rattrapage après un effondrement de l'activité en 2020 durant la crise du Covid-19. Ma branche va mieux mais reste en convalescence», commente M. Baechler.
Les services publics et parapublics (transports, communications) pourraient aussi connaitre une forte croissance cette année suivie d'une plus modérée en 2024 dans une fourchette de 0,5% à 2%.
Les activités immobilières et les services aux entreprises devraient connaitre un repli entre 0,5% et 2% cette année pour renouer ensuite avec la croissance en 2024. Dans le sens inverse, l'industrie des machines et l'horlogerie connaîtraient une croissance modérée pour ensuite accuser un repli.
Repli dans la construction
La stagnation sera du côté des services financiers en 2023, qui retrouveront le chemin de la croissance l'année suivante. «A ce stade, difficile de spéculer sur les impacts du rachat de Credit Suisse par l'UBS. Mais il ne devrait a priori pas y avoir de changement fondamental pour les prévisions de ce printemps», estime M. Baechler.
De son côté, le secteur de la construction révèlerait un repli modéré dans un premier temps, puis marqué en 2024. Avec un problème notamment observé: un manque de main-d'oeuvre pour la transition énergétique.