Conjoncture La guerre en Ukraine pourrait ralentir la croissance suisse (BAK)

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1.3.2022 - 19:07

La perte de pouvoir d'achat lié à l'inflation explique ce ralentissement attendu. (Archives)
La perte de pouvoir d'achat lié à l'inflation explique ce ralentissement attendu. (Archives)
ATS

L'invasion de l'Ukraine par la Russie pourrait affecter le Produit intérieur suisse (PIB) en 2022 et 2023, à hauteur d'environ un demi-point de pourcentage.

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La perte de pouvoir d'achat lié à l'inflation, qui devrait être plus importante que les estimations précédentes, explique ce ralentissement attendu.

«Au lieu des 3% prévus précédemment, la croissance devrait être d'environ 2,5% en 2022 et d'environ 1,5 % en 2023, ce qui est nettement inférieur à la croissance potentielle», estiment mardi les économistes du centre de recherche BAK Economics.

Les raisons les plus importantes de ce ralentissement de la croissance économique sont de nature indirecte. Cependant, certains effets directs doivent également être pris en compte, expliquent les spécialistes du centre bâlois.

L'inflation suisse, qui est déjà clairement revenue en territoire positif, restera élevée en raison de la hausse des prix de l'énergie et des denrées alimentaires. Le renchérissement devrait cependant rester inférieur à 2% en moyenne en 2022, «même s'il s'approchera de cette limite».

Par ailleurs, l'incertitude générale quant à l'évolution future du conflit exercera un effet de freinage indirect, poursuit le communiqué.

D'autre part, les sanctions imposées à la Russie réduiront directement quelques opportunités commerciales. Les exportations de produits suisses vers la Russie ne représentent qu'un peu plus de 1% du total et l'Ukraine 0,2% et les importations de chacun de ces deux pays 0,1%.

«Les relations commerciales avec ces deux pays ne sont donc pas déterminantes pour le développement économique de la Suisse. Toutefois, dans certains cas, il faut s'attendre à des pertes importantes», met en exergue le BAK.

Les domaines de la gestion d'actifs, du commerce des matières premières et du tourisme devraient pâtir en particulier de la guerre en Ukraine.

Près d'un tiers des biens privés de la Russie sont situés en Suisse et environ 80% du commerce international de matières premières est réalisé par des services financiers suisses, rappelle l'institut de recherche.

Les économistes de Credit Suisse pour leur part confirment mardi leurs estimations pour la croissance du PIB suisse à 2,5% pour 2022 et 1,6% pour 2023