Hypothèques La hausse des taux freine le marché immobilier

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15.9.2023 - 10:32

Avec cinq relèvements du taux directeur depuis juin 2022, la Banque nationale suisse (BNS) a mis un coup de frein à un marché immobilier en vive croissance ces dernières années. Malgré la hausse du coût des hypothèques, le risque de défaillance des emprunteurs est limité, de l'avis des spécialistes.

La hausse des coûts de financement n'est pas restée sans effet sur le marché immobilier. Au second trimestre, la progression des prix sur le segment des maisons a nettement ralenti à 1,2%, contre +3,6% au même partiel de l'année précédente.
La hausse des coûts de financement n'est pas restée sans effet sur le marché immobilier. Au second trimestre, la progression des prix sur le segment des maisons a nettement ralenti à 1,2%, contre +3,6% au même partiel de l'année précédente.
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Keystone-SDA, al

Au total, l'institut d'émission helvétique a relevé son taux de 2,0 points de pourcentage depuis juin 2022 pour le faire passer actuellement à 1,75%. Une nouvelle hausse de 0,25 point est anticipée par les économistes lors de l'annonce de politique monétaire jeudi prochain.

Ce resserrement monétaire n'est pas resté sans conséquence sur le marché hypothécaire. Le taux indicatif pour une hypothèque fixe à dix ans se situe ainsi à 2,63% et celui à cinq ans à 2,55%, au plus haut depuis 2011, selon le relevé du portail Comparis.ch. Mais on est encore bien loin des sommets atteints en 2008, où les taux de ces crédits immobiliers se situaient respectivement à 4,67% et 4,51%.

La hausse des coûts de financement n'est pas restée sans effet sur le marché immobilier. Au second trimestre, la progression des prix sur le segment des maisons a nettement ralenti à 1,2%, contre +3,6% au même partiel de l'année précédente. Il s'agit du plus faible niveau de croissance enregistré depuis 2017, a constaté Credit Suisse dans sa dernière étude Moniteur Suisse.

Pour les appartements en revanche, le repli sur la période n'a été que minimal, avec un ralentissement des prix à 3,4%, contre 3,5% précédemment. La faiblesse de l'offre sur le marché immobilier en Suisse limite cependant cette tendance baissière.

Faible risque de défaillance

«Les prix des logements en propriété se montrent encore relativement résistants comparés à la hausse des coûts de financement», écrit UBS dans son indice des bulles immobilières. «La baisse du volume des transactions et une offre en hausse signalent certes un recul de la demande de logements en propriété, mais l'activité de construction globalement faible et encore en baisse rend une correction significative des prix plutôt improbable dans un proche avenir», a estimé la banque aux trois clés.

Jean-Pascal Baechler, responsable de l'Observatoire BCV de l'économie vaudoise, nuance également l'évolution des taux ces derniers mois. «Malgré cette remontée, les taux hypothécaires restent relativement peu élevés en comparaison historique», rappelle-t-il.

«La fin de la phase de resserrement monétaire s'approche et il n'y aura donc pas de poursuite de la forte remontée des taux hypothécaires, qui sont relativement stables depuis quelques mois», a ajouté M. Baechler. S'ajoute à cela le fait que de nombreux ménages ont bloqué leurs taux ces dernières années, leur charge d'intérêt n'ayant du coup pas changé.

En Suisse, les défaillances des ménages sur les emprunts hypothécaires sont plutôt rares, poursuit-il. «Si vous avez obtenu votre hypothèque, vos revenus vous permettent de faire face à un taux théorique de 5%, auquel s'ajoutent 1% de frais d'amortissement et 1% de coûts d'entretien. L'ensemble de ces charges ne doit pas représenter plus d'un tiers des revenus d'un ménage.»