BanquesLa maison Lombard Odier a les reins solides
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25.2.2021 - 11:17
Lombard Odier a déjoué en 2020 les obstacles de la crise économique déclenchée par la pandémie de coronavirus. Le groupe bancaire genevois a largement franchi le cap des 300 milliards de masse sous gestion, généré une forte croissance et amélioré ses résultats.
La collecte d'argent s'est révélée identique au cours des deux semestres, à hauteur de 6 milliards de francs chacun pour un afflux net total de 12 milliards de francs. La masse sous gestion s'est étoffée de 6% à 316 milliards, soutenue également à hauteur de 5 milliards par l'effet de marché.
«Les clientèles privée et institutionnelle ont vu leurs avoirs croître par la performance mais également par les nouveaux actifs dans nos trois régions principales, la Suisse, l'Europe et les nouveaux marchés, principalement en Asie et au Moyen-Orient», a expliqué à AWP l'associé-gérant senior Patrick Odier.
Les recettes ont bondi de 15% à 1,4 milliard de francs grâce aux apports nets positifs, la performance d'investissement et une activité clientèle en hausse sur des marchés volatils, indique jeudi le groupe fondé en 1796. Les deux semestres se sont révélés positifs, assure M. Odier.
Le bénéfice net s'est établi à 208 millions de francs, soit une progression de 19% sur un an. Indicateur de rentabilité très observé, le rendement des fonds propres a pris 1,3 point de pourcentage à 15,4%. Patrick Odier évoque une discipline de coûts «très bien assurée».
Recrutement en Suisse
En termes de recrutement, le groupe bancaire a procédé à l'engagement d'environ 60 personnes, essentiellement en Suisse. A fin décembre, l'effectif total s'élevait à 2560 employés.
A fin décembre, le ratio de fonds propres durs s'élevait à 29,7%, stable à un niveau élevé.
Lombard Odier poursuit un chantier d'ampleur, le deuxième plus important investissement du groupe après le nouveau siège à Bellevue. La banque va moderniser la plateforme technologique qu'elle utilise et qu'elle commercialise auprès d'une dizaine d'institutions financières. Aucun montant n'est divulgué.
L'intégration de la blockchain, un registre virtuel réputé inviolable, figure parmi les nouveautés qui seront introduites dans le cadre de ce projet baptisé GX. «Nous sommes à pied d'oeuvre pour savoir comment répondre la demande qui va se développer de détention et de négoce d'actifs digitaux. Cela ne veut pas dire que l'ensemble de ces actifs seront prônés par notre maison».
Dans un contexte de crise, Lombard Odier affirme avoir soutenu les pouvoirs publics. «Avec d'autres acteurs économiques, nous avons pu (...) accompagner les autorités cantonales et romandes dans la mise à disposition de biens de première nécessité à un moment où ils étaient très difficiles à obtenir. Je pense en particulier aux équipements de protection, le gel hydroalcoolique et les masques», souligne M. Odier.
Très engagé dans l'investissement durable, le groupe genevois a levé récemment des centaines de millions de francs dans de nouvelles stratégies. Patrick Odier affirme que la demande pour ce genre de placements va s'accroître du fait de la crise, en raison notamment de l'orientation des grands plans de relances mondiaux, axé sur le financement dans le domaine durable.