Travail La pandémie a coûté plus de 250 millions d'emplois en 2020

sn, ats

25.1.2021 - 13:03

L'emploi en Asie devrait cette année être moins affecté que plusieurs autres régions selon l'Organisation internationale du travail (OIT) à Genève (archives).
L'emploi en Asie devrait cette année être moins affecté que plusieurs autres régions selon l'Organisation internationale du travail (OIT) à Genève (archives).
ATS

La pandémie liée au coronavirus a coûté en 2020 plus de 250 millions d'équivalents plein temps à l'emploi mondial. Le chômage s'est étendu d'1,1%, à 6,5%. Selon le scénario moyen, un recul de 3% des heures de travail est prévu cette année, a dit lundi à Genève l'OIT.

L'année dernière, ce volume a baissé de 8,8%. Il recouvre à la fois la réduction du temps de travail et près de 115 millions de pertes d'emplois dont plus de 70% relèvent de l'inactivité plutôt que du chômage. Alors même que plusieurs dizaines de millions de personnes sont aussi venues s'ajouter au marché de l'emploi. L'impact a été «massif» et «c'est très inquiétant», a dit à la presse le directeur général de l'OIT Guy Ryder.

Le taux de participation à l'emploi pour la population qui pourrait travailler est désormais de 58% seulement. Plus de 30 millions de personnes supplémentaires sont elles au chômage.

Au total, 8,3% des revenus du travail ont été perdus, avant la prise en considération des mesures de soutien, précise l'organisation dans sa septième évaluation des effets de la pandémie sur l'emploi. Ce recul équivaut à 3700 milliards de dollars (près de 3300 milliards de francs), environ 4,5% du Produit intérieur brut mondial (PIB).

Comme déjà identifié lors des précédentes évaluations, les femmes ont été plus touchées que les hommes par les perturbations. Les pertes d'emplois ont affecté 5% d'entre elles contre 3,9% d'entre eux. Autre indication, les jeunes sont très touchés. Pour eux, ces pertes d'emplois ont atteint 8,7% contre 3,7% pour les adultes.

Entre 1,3 et 4,6% pour 2021

En raison des inégalités face aux conséquences, l'OIT redoute que les branches et les travailleurs les plus durement affectés ne soient écartés de la reprise. De quoi étendre encore le décalage avec les mieux dotés.

Par branche, les activités d'hébergement et de restauration, où l'emploi a baissé de plus de 20% en moyenne, ont le plus subi les effets de la pandémie, devant le commerce et les activités de fabrication. En revanche, les activités de communication ou de la finance notamment ont augmenté le nombre de leurs emplois entre fin mars et fin octobre.

Pour cette année, l'incertitude reste mais la plupart des pays devraient observer une croissance économique plutôt importante dès juin. Le nombre d'heures de travail perdues devrait s'établir entre 1,3 et 4,6%, avec un scénario moyen à 3%. Par région, l'Europe, le continent américain et l'Asie centrale seraient environ deux fois plus affectés que les autres régions.

Impossible pour le moment de dire quand le nombre d'emplois d'avant la pandémie sera atteint. «Il serait plutôt dangereux» de faire des estimations pour l'après 2021 en raison des incertitudes, dit M. Ryder.

Appel aux Etats sur des politiques conciliantes

L'OIT appelle les pays à mener des politiques économiques conciliantes. Une relance budgétaire, un soutien des revenus, une facilitation des investissements et une assistance des branches et des travailleurs les plus atteints sont les domaines visés.

Tous les pays qui ont accès aux marchés et qui ont de la marge de manoeuvre fiscale «devraient utiliser ces possibilités», affirme M. Ryder. Les effets de ne pas injecter ce soutien coûteront «beaucoup plus cher» que cet investissement, ajoute-t-il. La communauté internationale devra aider les pays pauvres et à revenus intermédiaires. Aucun pays, ni aucune branche «ne peut se sortir tout seul» de la situation actuelle, selon le directeur général.

Les indications de la reprise «restent fragiles», ajoute M. Ryder. Autre souhait, un dialogue pour une reprise plus durable est demandé par l'organisation.

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