Recul inédit Avec la pandémie, les heures de travail ont chuté en 2020

vj

18.5.2021 - 09:44

Les mesures mises en oeuvre pour lutter contre la propagation du coronavirus ont entraîné l'an passé une chute sans précédent des heures travaillées en Suisse dans le cadre professionnel. Se repliant de 3,6% au regard de 2009, leur nombre s'est inscrit à 7,61 milliards d'heures, un niveau inférieur à celui de 2015.

Keystone-SDA, vj

Une table de restaurant ferme occupée par des peluches et une affichette "Qui va payer l'addition", à Lausanne. Sans surprise, les secteurs de l'hébergement et de la restauration  sont ceux qui ont enregistré la plus forte baisse d'heures travaillées. (KEYSTONE/Laurent Gillieron)
Une table de restaurant ferme occupée par des peluches et une affichette "Qui va payer l'addition", à Lausanne. Sans surprise, les secteurs de l'hébergement et de la restauration  sont ceux qui ont enregistré la plus forte baisse d'heures travaillées. (KEYSTONE/Laurent Gillieron)
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Le volume de travail a ainsi essuyé un recul inédit depuis que de telles données sont recensées, soit depuis 1991, précise mardi l'Office fédéral de la statistique (OFS). Tant le nombre d'emplois (-0,7%) que la durée hebdomadaire effective de travail par poste de travail (-5,5%) ont contribué à la baisse.

Le tassement aurait encore pu se révéler plus marqué si le nombre annuel de semaines de vacances prises (passées de 4,5 à 3,9) et le nombre de jours fériés tombant du lundi au vendredi n'avaient pas baissé sur la même période.

Hébergement et restauration en tête

Sans surprise, le recul a particulièrement touché la branche de l'hébergement et de la restauration» (-29,0%), celle-ci ayant été fortement affectée par des mesures de fermetures. Dans ce secteur, le nombre d'emplois a dégringolé de 9,3%, alors que la durée annuelle effective de travail par emploi a plongé de 21,8%.

Les branches «Arts, loisirs, ménages privés, autres» ont également subi un fort tassement de 13,6% du nombre d'heures travaillées. Celui des emplois a baissé de 3,5% et la durée annuelle effective de travail s'est réduite de 10,4%. Les secteur «Transports et entreposage» a pour sa part essuyé des reculs respectifs de 6,9%, 2,3% et 4,7%). Ils se sont inscrits à respectivement 5,6%, 1,8% et 3,9% dans le commerce et la réparation.

Durant l'année sous revue, la baisse du nombre total d'heures travaillées a atteint des niveaux quasiment identiques pour les femmes (-3,8%) et les hommes (-3,7%). Il a reculé plus fortement chez les étrangers (-4,4%) que chez les Suisses (-3,4%) ainsi que chez les indépendants (-5,5%) par rapport aux salariés (-4,5%), constatent les statisticiens fédéraux.

Quarantaine ou restrictions d'activité

Quant au nombre total d'heures d'absence, il a plus que doublé à 946 millions, contre 368 millions en 2019. Leur ascension reflète principalement l'introduction dans de nombreuses entreprises de mesures de chômage partiel, les réductions des horaires de travail ayant représenté 38,8% du volume annuel. Les absences pour raison de santé (maladie ou accident) y ont contribué à hauteur de 31,1%.

Les autres motifs d'absence (personnes en quarantaine ou restrictions d'activité des indépendants durant la pandémie de Covid-19) ont représenté 22,1% du volume annuel.

Entre 2019 et 2020, la durée moyenne annuelle des absences en raison du chômage partiel s'est envolée de 0,2 à 67 heures par emploi. Celle motivée par des raisons de santé (maladie/accident) s'est accrue plus modérément, passant de 46 à 54 heures par poste.

Baisse plus marquée dans l'UE

Les absences en raison d'obligations militaires ou civiles, de congé maternité, du mauvais temps, de conflits du travail et pour raisons personnelles ou familiales ont faiblement évolué. Enfin, les absences pour «autre raison» ont progressé de manière très marquée, passant de 8 à 38 heures par emploi.

En comparaison internationale, le recul de la durée hebdomadaire effective de travail de 4,2% en Suisse pour les personnes actives occupées entre 20 et 64 ans figure parmi les moins forts. Pour l'ensemble de l'Union européenne, la baisse s'est inscrite à 6,9%, tous les pays membres ayant subi un tassement.

L'Italie et la Grèce ont présenté les baisses les plus marquées (-11,3%), suivies du Portugal (-11,1%) et de l'Espagne (-10,9%). Les baisses les moins fortes ont été relevées au Danemark (-1,6%), en Finlande (-2,2%) et aux Pays-Bas (-2,3%).