EtudeLa pandémie stimule la mutation de l'industrie horlogère
buc
14.10.2021 - 08:09
Après l'effondrement du printemps 2020, l'industrie horlogère suisse porte toujours les stigmates de la pandémie. Mais celle-ci a en parallèle joué le rôle de catalyseur pour la transformation de la branche, avec notamment l'essor des canaux de vente virtuels.
buc
14.10.2021, 08:09
14.10.2021, 08:25
ATS
Dans une étude sectorielle publiée jeudi, le cabinet Deloitte signale que si les achats en ligne sont appelés à perdurer, ils ne sauraient toutefois «remplacer complètement les ventes dans les magasins traditionnels et l'expérience qu'ils offrent». À en croire les professionnels de la branche, le plus gros impact subi pendant la crise sanitaire reste la perte de volume due aux restrictions de voyage et à la fermeture de magasins.
Deux sondés sur trois estiment que les ventes hors ligne continueront de dominer, mais la numérisation continue de s'accélérer et une stratégie omnicanale est essentielle. Selon les auteurs de l'étude, «près de la moitié des consommateurs souhaitent acheter via les détaillants en ligne, les réseaux sociaux ou les enchères en ligne».
Au chapitre des perspectives, plus de trois quarts des cadres (77%) de l'industrie horlogère helvétique se veulent optimistes pour l'année prochaine. Un quart s'attend à un retour des volumes de ventes au niveau d'avant la pandémie d'ici la fin de l'année en cours, plus d'un tiers d'ici fin 2022 et un autre quart d'ici fin 2023.
Haut de gamme, Chine et Etats-Unis
Le segment haut de gamme – plus de 3000 francs l'unité – devrait rester le principal moteur de croissance du secteur. «La pandémie a alimenté une augmentation de la concentration des richesses et les produits de luxe, en particulier les montres, sont devenus, en période d'incertitude, des investissements solides», expliquent les experts de Deloitte.
Au niveau géographique, la Chine – devenue fin 2020 le premier marché d'exportation de l'horlogerie suisse – devrait continuer de jouer un rôle déterminant pour la branche, devant les Etats-Unis et l'Inde. Seul un tiers des répondants en revanche s'attend à une croissance économique en Europe et à Hong Kong, alors qu'un déclin ou une stagnation sont anticipées dans toutes les autres régions.
La faiblesse de la demande étrangère, ainsi que la force du franc, sont toujours considérées comme des risques, mais nettement moins importants que l'année dernière, assurent les auteurs de l'étude, alors que ceux liés à la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée et l'approvisionnement insuffisant en pièces, mouvements et autres matières premières ont augmenté.
Face à l'érosion des volumes dans les produits d'entrée de gamme, au profit notamment des smartwatches, un marché dominé par les géants de la tech, les cadres sondés reconnaissent qu'ils doivent travailler ensemble s'ils veulent que le secteur, qui emploie plus de 57'000 personnes, «puisse perpétuer le savoir-faire (...) de l'horlogerie traditionnelle, préserver la qualité suisse et résister à la concurrence étrangère».