Lausanne
Le nombre de buveurs de vin diminue en Suisse. Le phénomène est surtout marqué outre-Sarine, révèle mardi l'étude commandée par Swiss Wine Promotion.
Si "la notoriété des vins suisses atteint des sommets", l'organisme de promotion ne peut pas cacher ses inquiétudes sur certaines tendances qui touchent le vin et son contexte. Il présentait à Lausanne sa cinquième étude qualitative de plus de 160 pages sur ce marché.
Des inquiétudes certaines
Des indicateurs sont incontestablement positifs. Si en 1999, date de la première étude, ils n'étaient que 54% à citer spontanément la Suisse comme pays producteur de vin, ils sont aujourd'hui 86% à la mentionner à égalité avec la France et l'Italie, devant l'Espagne.
Le tableau n'est cependant pas tout rose. "Pour la première fois depuis 1999, la part de la population buvant du vin baisse très légèrement, principalement en Suisse alémanique, mais aussi au Tessin. En Suisse romande, ça ne bouge en revanche pas".
Améliorer la situation
L'étude de Swiss Wine Promotions doit servir notamment à définir la stratégie marketing 2018-2021. Face à de tels constats, son secrétaire général Jean-Marc Amez-Droz a évoqué devant la presse "quelques pistes" pour améliorer la situation en Suisse alémanique, qui représente deux tiers du marché.
Il faut développer l'oenotourisme, soutenir des opérations comme les caves ouvertes afin de replacer le vin de Suisse romande dans son contexte. Avec tous les éléments culturels qui vont avec et qui sont de nature à séduire le consommateur alémanique, a expliqué Jean-Marc Amez-Droz.
Progrès phénoménaux
Un autre espoir passe "par le renouveau" de la viticulture outre-Sarine. "Des progrès phénoménaux" ont été accomplis en Suisse alémanique, de plus en plus "fière de ses vins". Cela pourrait pousser ces consommateurs "à redécouvrir l'ensemble des vins suisses", estime le secrétaire général de Swiss Wine Promotion.
Interrogé sur la promotion du vin suisse à l'étranger, le responsable juge qu'il faut la maintenir, même si ce ne sont que des quantités très faibles, de l'ordre de 1 à 2%. Selon lui, la notoriété gagnée hors des frontières produit "un retour très positif" en Suisse. Mais il faut miser sur le haut de gamme, l'excellence, à des prix élevés.
Succès de la bière
Un autre élément d'inquiétude relevé par l'étude réside dans l'attrait exercé par d'autres boissons, en particulier la bière. "Le vin est à égalité avec la bière et ne distance que peu les autres boissons alcoolisées chez les 18-29 ans. Chez leurs aînés, il reste clairement en tête, mais l'écart a tendance à se réduire petit à petit", peut-on lire dans la recherche.
Enfin, si l'image des vins suisses s'affirme, avec un bond depuis les années 2000, elle ne se traduit "pas encore clairement" dans les habitudes. En effet, 46% des consommateurs continuent de boire surtout des vins étrangers, alors que 35% privilégient les crus suisses. Quand il s'agit des vins haut de gamme, la question du prix s'estompe toutefois, note l'étude.
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