Pandémie La place financière parée pour la crise

ATS

11.6.2020 - 13:50

Les experts de Credit Suisse ne s'attendent pas à une hausse massive de défauts de paiement dans le segment hypothécaire. (archives)
Les experts de Credit Suisse ne s'attendent pas à une hausse massive de défauts de paiement dans le segment hypothécaire. (archives)
Source: KEYSTONE/ENNIO LEANZA

Les banques suisses ont joué un rôle «vital et positif» dans la lutte contre la crise économique causée par la pandémie de Covid-19, estime le président de Credit Suisse, Urs Rohner,

M. Rohner est cité en préambule de la 5e édition de l'étude «Swiss Financial Center» publiée jeudi. La contribution des banques à l'économie nationale pourrait se renforcer temporairement.

Le dirigeant cite notamment la participation du secteur bancaire dans l'octroi de facilités de crédit, en collaboration avec les collectivités publiques, en particulier aux petites et moyennes entreprises (PME).

«Lors de la crise financière de de 2008, les banques ont été le maillon faible de la chaîne, voire le catalyseur», relèvent dans l'étude les économistes du numéro deux bancaire helvétique. Dans le cadre de la pandémie de Covid-19 au contraire, elles ont joué un rôle décisif en transposant les mesures de soutien décidées par les autorités dans l'économie réelle.

Secteur pas indemne

Selon les experts de Credit Suisse, la branche ne devrait pas sortir de la crise sans avoir à souffrir de conséquences en termes de coûts. A cela s'ajoute le contexte des taux bas, qui risque désormais de durer encore plus longtemps, «ce qui signifie que les marges dans des domaines clés d'activité vont rester sous pression intense».

Le soutien rapide et efficace aux PME helvétiques sous forme d'apport de liquidités devrait permettre de «réduire de manière significative» le nombre de faillites d'entreprises, assure la banque aux deux voiles.

Il faut toutefois s'attendre à ce qu'une partie des bénéficiaires ne soient pas en mesure de rembourser intégralement les crédits Covid, préviennent les auteurs de l'étude, tout en soulignant que les pertes éventuelles «devraient être limitées grâce aux garanties étatiques».

Les experts de Credit Suisse ne s'attendent pas non plus à une hausse massive de défauts de paiement dans le segment hypothécaire. Reste que les perspectives «ne sont pas particulièrement prometteuses» pour cette activité, dont la contribution à la rentabilité du secteur devrait rester modeste, indépendamment du redressement conjoncturel attendu.

Places asiatiques en embuscade

Dans la gestion d'actifs transnationaux (offshore) la Suisse s'affirme comme le pôle de référence – avec près de 6400 milliards de francs sous gestion à fin 2019 – même si des places asiatiques comme Hong Kong et Singapour sont en train de rapidement combler leur retard.

On observe cependant une profonde mutation dans la typologie de la clientèle, dont la part insitutionnelle est passée d'environ 25% au début des années 2000 à plus de 70% actuellement, estiment les auteurs de l'étude.

Toutefois, malgré la pression sur la rentabilité dans les activités hypothécaires et la gestion d'actifs, Credit Suisse ne s'attend pas à voir décliner l'importance de la place financière pour l'économie nationale. Au contraire, sa contribution au produit intérieur brut (PIB) pourrait même se renforcer temporairement, selon l'étude.

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