Aéronautique La série noire se poursuit pour Boeing

ATS

31.10.2019 - 07:48

Des «fissures structurelles» avaient été découvertes en Chine sur un exemplaire du prédécesseur du monocouloir 737 MAX. Boeing avait précisé début octobre avoir découvert les défauts sur le «pickle fork», la partie de l'avion liant les ailes au fuselage (archives).
Des «fissures structurelles» avaient été découvertes en Chine sur un exemplaire du prédécesseur du monocouloir 737 MAX. Boeing avait précisé début octobre avoir découvert les défauts sur le «pickle fork», la partie de l'avion liant les ailes au fuselage (archives).
Source: KEYSTONE/AP/RICK RYCROFT

Boeing a reconnu la découverte de fissures structurelles sur quelque 50 737 NG dans le cadre d'une inspection mondiale de ces appareils. La compagnie aérienne australienne Qantas a notamment indiqué avoir cloué au sol un aéronef pour cette raison.

Séoul a indiqué de son côté que neuf avions avaient été immobilisés début octobre, dont cinq opérés par Korean Air. L'agence fédérale américaine de l'aviation (FAA) avait annoncé début octobre avoir ordonné une inspection de certains Boeing 737 NG.

Des «fissures structurelles» avaient été découvertes en Chine sur un exemplaire du prédécesseur du monocouloir 737 MAX. Boeing avait précisé début octobre avoir découvert les défauts sur le «pickle fork», la partie de l'avion permettant de lier les ailes au fuselage et de gérer les contraintes et les forces aérodynamiques.

Un porte-parole du groupe a déclaré jeudi à l'AFP qu'environ un millier d'appareils avaient à ce stade été inspectés dans le monde et que moins de 5% -soit jusqu'à 50 avions- présentaient des «observations» qui nécessitaient leur immobilisation aux fins de réparations.

Grosses difficultés

Ces immobilisations s'ajoutent à d'autres problèmes de sécurité pour Boeing. Ces derniers mois, deux accidents de 737 MAX ont coûté la vie à 346 personnes en Indonésie et en Ethiopie, et mis en évidence des dysfonctionnements du MCAS, un logiciel censé empêcher l'appareil de partir en piqué, notamment en cas de perte de vitesse. Les 737 MAX sont cloués au sol depuis sept mois.

La FAA avait ordonné l'inspection des 737 NG qui avaient volé plus de 30'000 fois. Mais Qantas a indiqué jeudi qu'elle avait détecté la fissure sur un appareil ayant effectué moins de 27'000 vols.

L'annonce faite par Qantas a suscité des craintes sur le fait que des fissures puissent exister également sur des avions plus récents, entraînant des appels à l'immobilisation de toute sa flotte 737.

«Ces aéronefs devraient rester par sécurité au sol jusqu'à la fin des inspections urgentes», a déclaré Steve Purvinas, représentant du syndicat des ingénieurs, dans un communiqué. Qantas a de son côté jugé l'appel à immobiliser toute sa flotte de 737 comme «complètement irresponsable».

«Nous n'utilisons jamais un avion que lorsqu'il apporte toutes les garanties de sécurité», a souligné Chris Snook, le chef de l'ingénierie de la compagnie. «Même quand il y a une fissure, cela ne compromet pas automatiquement la sécurité de l'avion».

Le patron de Boeing, Dennis Muilenburg, s'est fait étriller par des sénateurs américains lors d'une audition au Congrès pendant plus de cinq heures. Visiblement ému, parfois au bord des larmes, il a clairement reconnu sa responsabilité dans les accidents des 737 MAX de Lion Air et d'Ethiopian Airlines.

Les images du jour

Retour à la page d'accueil