Banques La volatilité a profité à Lombard Odier

ATS

27.8.2020 - 09:14

Au cours des six premiers mois de l'année, la masse sous gestion a reculé de 3% à 290 milliards de francs, indique jeudi Lombard Odier. La chute des marchés au plus fort de la crise du coronavirus a causé un impact négatif de 15 milliards (archives).
Au cours des six premiers mois de l'année, la masse sous gestion a reculé de 3% à 290 milliards de francs, indique jeudi Lombard Odier. La chute des marchés au plus fort de la crise du coronavirus a causé un impact négatif de 15 milliards (archives).
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

La pandémie de Covid-19 et la forte volatilité qu'elle a entraîné sur les marchés financiers ont dopé l'activité de Lombard Odier au premier semestre. L

Au cours des six premiers mois de l'année, la masse sous gestion a reculé de 3% à 290 milliards de francs, indique jeudi Lombard Odier. La chute des marchés au plus fort de la crise du coronavirus a causé un impact négatif de 15 milliards.

«Cette évolution est positive, au regard des circonstances. (...) Nous avons enregistré des apports nets de 6 milliards, 4 milliards de la clientèle privée et 2 milliards de la clientèle institutionnelle», a précisé à AWP Patrick Odier, associé-gérant senior. Au premier semestre 2019, le groupe avait attiré des afflux de 10 milliards.

L'approche de gestion prudente et les stratégies durables, qui représentent 80% des actifs gérés, ont permis de limiter les dégâts liés au coronavirus, selon le banquier genevois.

Les recettes ont bondi de 16% sur un an à 674 millions de francs, portées par une activité clientèle nourrie, dans un contexte de forte volatilité. Lombard Odier revendique des coûts maîtrisés malgré le maintien des efforts de recrutement. Le groupe genevois a engagé 35 personnes entre janvier et juin, dont 29 en Suisse, sur un effectif total de 2353 employés.

Le bénéfice net s'est établi à 119 millions, soit une envolée de 67%, liée uniquement aux activités opérationnelles.

Investissements substantiels

A en croire Patrick Odier, l'établissement genevois a pu réagir très rapidement face à la crise. «Nous étions bien préparés. Nous avons pu transférer 80% de nos équipes à la maison en l'espace de quelques jours tout en assurant 100% des prestations.»

La plateforme bancaire développée par Lombard Odier – et également commercialisée à des tiers – a joué un grand rôle dans le déploiement rapide du télétravail, assure le banquier genevois.

L'associé-gérant annonce par ailleurs des investissements substantiels afin de développer cette infrastructure, sans toutefois articuler de chiffre précis. «Il s'agira de l'investissement le plus important jamais consenti par Lombard Odier après notre nouveau siège à Bellevue. Le processus s'étalera sur une durée de cinq à sept ans.»

Le dépôt et le traitement des actifs numériques figurent parmi les évolutions que devrait connaître la plateforme bancaire de Lombard Odier. L'établissement a notamment pris une participation dans la société genevoise Taurus dans cette optique.

Après avoir pris une pause dans l'intégration de nouveaux clients sur sa plateforme – le groupe genevois en 2019 Syz étant le dernier en date – Lombard Odier s'apprête à y accueillir de nouvelles banques de «petite et moyenne tailles» désireuses d'améliorer leur performance opérationnelle.

Le portefeuille de crédits du groupe bancaire genevois ne s'est pas détérioré en raison de la pandémie de Covid-19. «Il n'y a pas eu d'incident sur ce plan-là. Notre livre de crédits lombards n'a que légèrement augmenté. Nous avons fait néanmoins preuve d'une vigilance accrue dans ce domaine», assure M. Odier.

Le coronavirus a entraîné de légers retards sur le chantier de nouvel immeuble à Bellevue, qui reste néanmoins dans le cadre financier prévu. L'emménagement devrait se faire en 2023, conformément aux plans initiaux.

En termes de résultats, Lombard Odier s'attend à un bon cru 2020. «Nous sommes raisonnablement optimistes. Cet été, nous avons perçu un ralentissement des volumes transactionnels, dont le niveau reste cependant élevé», souligne Patrick Odier.

Retour à la page d'accueil