Opposition Le canton de Berne ne veut pas diviser le groupe BKW

js, ats

11.3.2021 - 09:05

Keystone-SDA, js, ats

Le canton de Berne est opposé à une scission des activités de services du reste du fournisseur d'électricité BKW. Le Conseil-exécutif estime qu'une telle décision serait entachée «d'importants risques juridiques et financiers pour le canton». Il est toutefois en faveur d'une réduction de la participation cantonale au capital-actions, avec minorité de blocage.

La loi BKW entrée en vigueur en 2018 prévoit une participation du canton au capital-actions de BKW comprise entre 51% et 60%. (photo d'illustration).
La loi BKW entrée en vigueur en 2018 prévoit une participation du canton au capital-actions de BKW comprise entre 51% et 60%. (photo d'illustration).
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La division de l'entreprise «provoquerait une grave crise de confiance, des dégâts d’image considérables et une baisse importante du cours de l’action», a indiqué jeudi le Conseil-exécutif. Elle mettrait «en danger» le modèle d'affaires intégré des ex-Forces motrices bernoises. Les difficultés de ce secteur sont dues à un mouvement général de consolidation du marché, et non pas à l'entreprise.

Après s'être penché sur la question, à la suite d'une motion et d'une demande d'approfondissement de la commission de gestion du Grand Conseil, le Conseil-exécutif en conclut que «les désavantages et les risques seraient clairement prédominants en cas de scission. Grâce à son modèle d’affaires intégré, le groupe BKW réalise de bons résultats malgré un environnement concurrentiel. Il n’est pas bon d’intervenir sans nécessité dans une telle société».

Le gouvernement ajoute qu'une scission de BKW pour des motifs politiques «constituerait une atteinte considérable à la liberté d’entreprise, lourde de risques juridiques, économiques, financiers et politiques et de dommages potentiels pour le canton de Berne». La direction de BKW est convaincue elle aussi de l’efficacité de son modèle d’affaires intégré actuel, constitué de trois secteurs d’activité, et elle s’oppose à une scission de l’entreprise.

Les avantages d'une scission pour le canton et son économie restent «vagues et sans commune mesure avec les risques encourus», a indiqué le canton. Pour le Conseil-exécutif, le risque n’est pas exclu qu’un grand groupe international rachète le secteur des prestations si celui-ci était séparé des autres activités.

Réduire la participation

La loi BKW entrée en vigueur en 2018 prévoit une participation du canton au capital-actions de BKW comprise entre 51% et 60%. Dans son rapport au Grand Conseil, le Conseil-exécutif propose de réviser cette loi pour créer la marge de manœuvre nécessaire permettant au canton de vendre une partie de ses actions tout en conservant une minorité de blocage représentant 34% des actions au moins.

«Aucune raison impérative n’impose au canton de conserver une participation majoritaire. Tant que le canton dispose d’une minorité de blocage, la société ne peut prendre aucune décision importante sans son consentement (modification du but de la société dans les statuts, transfert de siège, fusion)», a ajouté le canton. Une privatisation totale n'est toutefois «pas envisageable».