Marché de l'emploiLe ciel reste clair, mais des nuages approchent
ck
7.8.2023 - 13:49
Ce mois-ci, plusieurs entreprises ont fait part de licenciements à venir dans les prochaines semaines en Suisse, reflétant le ralentissement conjoncturel mondial. Le taux de chômage ne devrait pas en être pénalisé.
Keystone-SDA, ck
07.08.2023, 13:49
ATS
Le chômage est au plus bas depuis plus de 20 ans en Suisse, mais des secteurs d'activités s'essoufflent. «Dans les secteurs cycliques, la situation sur le marché du travail commence à s'assombrir avec le ralentissement mondial dans l'industrie. Nous devrions donc voir une légère augmentation du chômage et du chômage partiel dans ces secteurs», a souligné Daniel Kalt, chef économiste pour la Suisse chez UBS auprès d'AWP.
Le fabricant de machines textiles Rieter, affecté par une demande affaiblie, a annoncé vouloir biffer entre 300 et 600 emplois, principalement à son siège de Winterthour et en Allemagne. Le spécialiste des accès sécurisés Dormakaba se restructure et compte supprimer 800 emplois à temps plein. Au laboratoire bâlois Idorsia, jusqu'à 500 postes sont menacés. Le spécialiste des rayons x, Comet va mettre 150 employés au chômage partiel à Flamatt (Fribourg). Sans oublier les salariés helvétiques de Credit Suisse et d'UBS, qui devraient être touchés par les suppressions de postes envisagées de 30'000 à 35'000 emplois au niveau mondial, suite à la fusion des deux géants bancaires.
Malgré ces annonces, le Seco ne s'attend toutefois pas à une augmentation significative du chômage en Suisse, d'autant que les processus prennent du temps et comprennent des possibilités de reclassement.
Pour l'institut BAK Economics, mis à part le cas particulier de Credit Suisse/UBS, «le plus grand défi sur le marché du travail suisse est sans doute la qualification adéquate des demandeurs d'emploi, plutôt que le chômage en soi», a expliqué son économiste en chef, Martin Eichler. Une position confirmée par M. Kalt, pour qui «sur l'ensemble du marché du travail, nous nous trouvons toujours dans une situation de pénurie chronique de main-d'oeuvre qualifiée, surtout les moins cycliques, comme la santé, l'administration/l'éducation, etc».