Mobilité Le Léman Express en a fini avec ses maladies de jeunesse

za, ats

29.12.2021 - 15:47

Le Léman Express a passé ses deux premières années de service à régler ses problèmes techniques, tout en comblant un manque en matière de mobilité. Le réseau ferroviaire franco-valdo-genevois veut désormais davantage répondre aux attentes de ses passagers.

Dès son lancement, le plus grand RER transfrontalier d'Europe a dû composer avec une grève en France, des pannes de train, une pénurie de conducteurs et un nouveau coronavirus.
Dès son lancement, le plus grand RER transfrontalier d'Europe a dû composer avec une grève en France, des pannes de train, une pénurie de conducteurs et un nouveau coronavirus.
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Dès son lancement, le plus grand RER transfrontalier d'Europe a dû composer avec une grève en France, des pannes de train, une pénurie de conducteurs et un nouveau coronavirus. «Les difficultés ont été réelles. Elles ont été à la hauteur du projet et de sa complexité», relève Mathieu Fleury, directeur depuis juin de la société Lémanis, la filiale des CFF et de la SNCF qui gère le Léman Express.

Les «maladies de jeunesse» du réseau, qui compte six lignes, s'étend sur plus de 230 kilomètres et dessert 45 gares, sont derrière. Les nouveaux trains sont rodés, et la Suisse a formé des conducteurs. L'offre initiale d'environ 240 trains circulant chaque jour a été redéployée en avril dernier. Côté ponctualité, 93% des trains arrivent désormais avec moins de trois minutes de retard au terminus.

Succès sur toutes les lignes

Ces deux premières années ont surtout permis de montrer que le réseau répond à une demande: l'objectif de 50'000 voyageurs par jour est atteint avec deux ans d'avance, malgré la pandémie, souligne M. Fleury. «La grande inconnue est de savoir quelle est la fréquentation normale du Léman Express. On ne peut qu'imaginer qu'elle devrait être supérieure», poursuit-il.

Selon lui, l'infrastructure est encore capable d'absorber une hausse, jusqu'à 60'000 voyageurs par jour à l'horizon 2023. Dans une perspective à plus long terme, des réflexions sont en cours concernant la possibilité d'augmenter la capacité des rames, d'élever encore les fréquences ou de reporter une partie de la fréquentation des heures de pointe sur les heures creuses.

Le tronçon entre Annemasse (F) et Cornavin est le plus utilisé. Si le référendum contre le financement de la ligne Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse visait les frontaliers, le réseau du Léman Express connaît une forte progression sur tous les segments, qu'il s'agisse de déplacements en Suisse uniquement ou seulement en France. Et il tient le rôle de métro dans le canton de Genève.

Développer les loisirs

Les autorités genevoises estimaient que le Léman Express devait permettre de réduire de 12% le trafic routier entrant dans le canton à l'heure de pointe du matin. Entre le télétravail et le repli sur la voiture par crainte d'être contaminé dans les transports publics, la pandémie fausse les mesures. Genève attend une année complète normale pour tirer des conclusions sur de nouvelles habitudes.

Pour Lémanis, un des enjeux fondamentaux est la progression de la mobilité liée aux loisirs. La fréquentation est de 25'000 personnes les jours de week-end, alors que la pandémie a encore un impact fort sur la culture et le sport. «Notre région est une vraie mine d'or. Là aussi, il faut montrer les avantages du train sur la voiture, en matière de confort et de temps à disposition», souligne M. Fleury.